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VOYAGES EXTRAORDINAIRES

May était un des rares sujets du roi de Kemet à avoir accompli des voyages aller retour entre l'ici-bas et l'au-delà.

Dans l'empire des Morts ou dans des univers existant dans des galaxies lointaines, il avait rencontré des choses inouïes. Il avait vu disparaître des espèces que rien pourtant ne semblait menacer d 'extinction.


May n'avait pas seulement voyagé en surface, il s'était introduit des les réseaux les mieux lutés des systèmes les plus opaques. On n'imagine pas ce qui se passe à ce niveau car il n'existe aucun modèle de référence fiable.


Il découvrit que les pyramides des rois-mages de l'Ancien Empire étaient à la fois des balises spatio-temporelles et des rampes de lancement pour pénétrer dans les mondes parallèles. On avait laissé croire qu'il s'agissait de tombes pour écarter les curieux fourrant partout leurs appendices nasals de putois malfaisants.



May avait eu très peur quand ses investigations le conduisirent dans les sous-mondes où s'épanouissent les pires abjections. Le mal absolu avait ici ses racines , rien ne pourrait l'éradiquer avant la fin des temps.


Dans une zone reculée de créations en devenir, il côtoya des entités bienfaisantes comme Maât, Aset ou Nefertoum. Il ne put déterminer si elles étaient complètement obsolètes ou si elles préparaient une suite plus favorable. Dans une contrée voisine rôdaient des loups, des lionnes, des silures, des reptiles avec des pattes que l'on prendrait plus tard pour ces animaux fantastiques qu'affectionnaient les Egyptiens du Nouvel Empire.


Rien n'est plus fantasque que ce qui existe vraiment ailleurs que dans les mythes et les légendes.


Beaucoup d'aspects de la civilisation pharaonique ne peuvent se comprendre que si on les replace dans le contexte des aventures de May. Je parle des pratiques magiques, de la figuration du corps humain, de la cohabitation entre les 9 Constituants de l'être, de l'écriture hiéroglyphique comme support d'une pensée vivace et énigmatique qui fait fi des calculs erronés et des espérances frustrées.


May venait de découvrir la toute prochaine extinction de masse des actuels humains quand il mourut subitement d'un transport au cerveau.

Il avait rédigé des chroniques de ses voyages extraordinaires soit, une soixantaine de rouleaux qui furent entreposés dans la bibliothèque d'une Per Ankh. Quand ils disparurent dans un incendie, personne ne les avait lus.

Pour cette raison, face à l'antique Kemet, nous en sommes toujours réduits à des conjonctures, à des lectures fausses ou hasardeuses.



Dans sa tombe inviolée, May faisait semblant d'être mort. Il n'avait pas perdu le contact. Quand personne ne le regarde, au cœur des ténèbres, il continue à tremper son calame dans une encre plus noire que le Noun.


Un archéologue inspiré ouvrira peut-être un jour cette sépulture. Nous apprendrons alors à cohabiter avec l'invraisemblable, nous serons sauvés.


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