Deux scribes de la Maison de vie papotent :
Tes hiéroglyphes sont élégants.
Les tiens sont fluides et aériens à la fois.
Avec toi, on comprend pourquoi les hiéroglyphes sont appelés les divins signes.
Je sais que pour toi les hiéroglyphes sont une prière.
Les mains à plat sur leur petit ventre, les deux compères déclarent en chœur :
Nous sommes de dignes et honorables fils de Thot.
C'est là que le dieu intervient : Quand vous cesserez vos prétentieuses péroraisons, vous pourrez peut-être commencer à apprendre à écrire.
Pour plaire à son netjer, le Premier Prophète avait appris à se rendre invisible. Personne ne vit plus qu'il avait la peau bleue, qu'il était grassouillet, avait un air narquois ou vicieux selon les circonstances, les oreilles pleines de poils et les dents pourries. On le considérait comme le plus beau des prêtres de Thèbes.
Les dieux dynastiques aiment ceux qui ne leur ressemblent pas.
Je me sens dans un état de profonde béatitude.
Les mains des déesses sont sur moi.
Pour ne pas dire d'âneries, je ne parle à personne.
J'ai renoncé à la philosophie pour la mystique pure.
J'ai abandonné tous mes privilèges.
Toutefois, j'ai gardé mes bracelets d'électrum, mes colliers en lapis-lazuli, mes pendentifs en turquoise, mes amulettes en jaspe jaune.
On m'a placé dans un sarcophage en albâtre à la fin de la Première Période Intermédiaire.
On me vénère à tort comme un saint détaché des richesses matérielles.
Caché derrière une colonne de la salle hypostyle, j'attends depuis des heures l'apparition du dieu. On m'avait dit qu'il se manifestait de manière imprévisible Il suffisait d'être patient et surtout de ne pas s'endormir. Bès a fait tomber mes paupières, le dieu est passé entre mes jambes.
Mon maître me dit : Tu es hors contrôle. Tu ne sais plus à quel saint te vouer. Tu voulais vivre sans aucun lien, maintenant tu pars à la dérive, tout droit dans la gueule du crocodile.
Je répondis : Je ne crains rien, je suis un petit saurien indigeste. Loué soit Sobek à la mâchoire puissante !
Le pèlerin marchait depuis des jours en direction du temple où la déesse guérit les malades, referme les blessures et répond à toutes les questions.
Quand il arriva, on lui déclara que la déesse était indisposée et que le temple n'avait jamais été construit.
Le pèlerin se procura un âne pour rentrer chez lui. Quand il arriva, il ne trouva plus sa maison, ne reconnut pas son village. Il se demanda même s'il était toujours en Egypte.
Les pèlerinages sont des actes de piété à hauts risques.
Une maison de six pièces avec un jardin planté de grenadiers et de sycomores, une cave voûtée, sise à Akhet-Aton. Ici on trouve sur le marché des légumes succulents au goût de limon, des volailles savoureuses, des poissons à peine sortis du fleuve. Les taxes de séjour sont insignifiantes.
Je ne croyais ni à dieu ni à diable, encore moins en Aton mais tous ces avantages m'avaient incité à m'installer dans la nouvelle capitale.
Mon dieu pour un oignon.
🤗 décidément je savoure ces messages d'ailleurs et d'ici ...de jadis et d'aujourd'hui.
brigitte