Une première vision de Kemet
- scakhepri
- il y a 3 jours
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A chaque étape sont franchis des seuils invisibles dans des territoires sacralisés depuis des millénaires. Des caisses de résonance pour affronter la résistance et repousser l'anéantissement mémoriel.
L'enracinement n'est pas enfermement mais plutôt un moyen de se libérer des croyances que le temps efface tout comme la fragilité des espèces divines et des masses cyclopéennes de leurs sanctuaires. Le petit dieu blotti dans une source n'a pas été emporté par la crue.
A Karnak, le vent amonien souffle et ne se calme que pour laisser croire que le danger est écarté. Les temples offrent des accalmies entre deux tempêtes. Je n'avais plus envie d'attendre la fin de l'histoire.
L'Egypte est une contrée unique au monde dont personne ne se méfie et qui agit par imbibition.

Le moudir du village m'affirma qu'on dort mieux les pieds tournés vers l'Est. Chez nous, les croyances, les superstitions, les légendes viennent de loin. Nous ne rêvons pas autrement que nos Ancêtres qui redoutaient les eaux bouillonnantes de la crue et pleuraient si elles n'étaient pas assez hautes.
J'ai fini par comprendre puis par accepter mes limites. Je restais moins longtemps dans le désert. Je préférais la contemplation des choses et des évènements insolites se manifestant puis disparaissant sans prévenir.
Avant l'époque prédynastique, Kemet avait déjà repoussé les ténèbres de la mort et celles de la vie. La topographie de la Douat s'avérait de plus en plus mouvante. Il faisait bon vivre en sachant qu'on allait mourir.
Nous glissons lentement vers un devenir qui n'a pas fini de nous surprendre.
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