Tonalité affective
- scakhepri
- il y a 1 jour
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Je voulais retrouver les images de ce monde que j'avais perdu. Le premier niveau était facilement accessible, les suivants se révélèrent plus délicats à investir. Tout devenait résolument différent mais je n'ai jamais vraiment eu peur de la nouveauté. Chez moi, le misonéisme est très léger. Je suis au contraire séduit par ce que je ne connais pas, personnes, pensées, lieux ou situations. Je trouve inquiétant le quotidien ordinaire, les mots trop souvent entendus, les passants croisés tous les jours.

Avec Kemet, hors de question de s'engager dans une cohérence logique. Tout est de texture différente, l'enchantement se substitue au banal. Le guide est une entité psychopompe, un être mystérieux qui marche sur une ligne de crête au crépuscule.
Avec le temps, l'intensité de mes rapports avec l'Egypte ne s'est pas calmée. Je suis toujours très attiré par la période amarnienne et la personnalité intrigante du roi Akhnaton. Je ne le considère pas comme un personnage historique mais comme une entité particulière pour laquelle je ressens une affection troublante et pas forcément en phase avec ses spéculations métaphysiques. J'aime sa façon de se rendre imprévisible, de se mettre en porte à faux avec des divinités aussi prestigieuses qu'Isis et Osiris. Sekhmet est peut-être la déesse la plus proche de son cœur. Elle lui donna la force de résister à toutes les attaques, entre des réalités contradictoires. Il est sur le point de se perdre dans l'immensité avant d'être happé par un trou noir installé dans sa tombe d'Akhet-Aton.

