Le prince Amenhotep et le Fils de Hapou séjournaient à Khemenou-Hermopolis. Dans ce temple de la connaissance, les pensées du jeune prince fusaient dans tous les sens.
Il ne laissait pas à son mentor un moment de répit, lui posait des questions de plus en plus alambiquées.
Houy finit par lui couper la parole :
- Tu es énervant, Amenhotep quand tu tentes de donner un ton intelligent à tout ce que tu dis.
- C'est toi qui vas me faire grief de mon intelligence ?
- Non, j'essaye de me mettre à ta place et ce n'est pas facile.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Quand j'avais ton âge, j'ai suivi un moment l'enseignement d'un scribe des plus érudit que, comme toi, je harcelais de questions. Il a fini par me dire : Tu es fatiguant Houy parce que tu n'arrêtes pas de penser et tes pensées manquent de cohérence.
- Pourtant, si j'ai bien compris, la cohérence n'est pas le point fort de la pensée thotienne.
- Détrompe-toi, il s'agit d'une cohérence qui prend en compte toutes les incohérences.
- Et c'est ce que je ne fais pas ?
- Tu décortiques trop. En croyant simplifier, tu compliques. Tu veux comprendre avant d'avoir saisi toutes les nuances. Ce n'est pas impossible mais ce n'est pas non plus indispensable.
- Il y a donc des choses qui doivent rester dans l'ombre ?
- Oui, jusqu'à ce qu'un nouveau Soleil se lève et peu importe alors le nom qu'on donne à la lumière.
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