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TATOUAGE

Chebensepdet, prêtresse de Bastet, avait sur l'intérieur des cuisses un tatouage du pygmée Bès.

Bès n'est pas un dieu porté sur la dévotion mais sur la danse, les pitreries rituelles, les rythmes des instruments à percussion.

Rien de plus iconoclaste que ce netjer qui pense par gestes, claquements de mains et éclats de rire.

C'est un adepte des pulsions, de la dynamique des rêves, des entités se déplaçant dans les interstices en suivant des chemins sinueux.

Bès, un esprit piaffant, arrache aux dieux des bribes de secret, des lueurs inédites, des fragments de mythes, des incantations fantômes que les mystes récitent pour échapper aux souffrances infligées par les initiateurs reptiliens.

Ce dieu nabot est le compagnon irrésistible des déesses qui couchent avec les dieux solaires.




Chebensepdet, depuis qu'elle avait inscrit son image sur sa chair, était sortie de l'inachèvement.

En elle s'accumula ce que nous avons perdu, ce qui reste à explorer dans les entrailles de la minière.

Bès est une entité nomade impossible à repérer à l'intérieur de notre mystère.

Il chasse les spectres, nettoie les formes obscures en jouant du tambour.


Il s'est enfui quand des impies firent taire les Oracles. Il attend pour resurgir que nous entreprenions la reconquête de notre souplesse spirituelle.

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