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Sur le milieu du chemin de la vie

Dans le désert, je me languis du Fleuve. Au bord du Fleuve, je suis hanté par le désert. Je suis dans l'attente d'un dieu ocre et bleu. Je me souviens des millénaires qui ont caressé les rives, des hiéroglyphes qui ont glissé sur les bords du rouleau de papyrus, maintenant prêts à disparaître, à changer de plan, à raconter une autre histoire, celle d'un pays où on se perd dans la brume.



Hepou affirmait que rien ne mérite d'être retenu hormis la profondeur des yeux d'albâtre et d'obsidienne d'une statue. Sur la falaise au-dessus du Fleuve, des fantômes se promènent. Hepou a passé la nuit au pied de la falaise à écouter le murmure de l'eau évoquant la fugacité de l'existence. Il sait comment entrer dans les pulsations minérales de la montagne.

A ce moment crucial de sa vie, il écrivit un texte sur les souvenirs ineffaçables qui reviennent quand la Lune se lève au-dessus de la montagne sèche. Ces souvenirs serpentent sur le chemin, multiplient les pistes, déposent des indices.



Hepou ne tenait pas de longs discours, il susurrait des incantations pour créer les conditions favorables à la manifestation d'un prodige.

Fuir ne sert à rien.

Hepou reste à l'affût.

Le sentier escarpé de la montagne se souvient d'avoir vu passer des pèlerins qui espéraient arriver bientôt en Abydos.

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