KEMET est une terre ancienne dont le sous-sol regorge de richesses mais ce qui flotte dans l'air est plus précieux encore. Cela pourrait ressembler à un parfum d'éternité si toutefois nous étions capables de saisir toutes les nuances de ce mot. Comme pour la Douat, Kemet est moins un lieu qu'un état dont il est difficile de définir la nature exacte.
Le Fils de Hapou déclare : Je ne réside pas dans le royaume de Kemet, je suis Kemet, sans réticences, dans l'enthousiasme, heureux de n'être pas ailleurs. Rien ne me fait défaut quand je suis dans le temple, dans la cuisine, à l'ombre fraîche des arbres de mon jardin, dans l'attente du déroulement d'un papyrus que vient de m'envoyer le Grand des Huit, supérieur du clergé de Khemenou-Hermopolis.
J'aime la cité sainte de Khemenou plongée dans le silence, seulement occupée non à résoudre des énigmes mais à en imaginer d'autres plus intrigantes encore. Des énigmes pour tracer les contours de l'Invisible. Ici, l'oiseleur n'a pas le droit d'étendre ses filets. Thot est aussi un oiseau. Un grand lièvre a pris en charge la surveillance du téménos. L'Ibis ordonne les déplacements lors des rites.
A Khemenou, le sable n'est jamais loin. En héraldique, le Sable désigne le Noir. Hermopolis est le lieu de résidence de prédilection du Khaïbit thotien, c'est aussi le réservoir des signes qui n'existent pas ailleurs. Nous avons besoin ici des choses qui sont absentes du reste du royaume.
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