OPISTHOGRAPHE : écrit au recto et au verso.
Sur une face, Amenhotep Fis de Hapou, sur l'autre, le Trismégiste. Nous restons dans la sphère de la pensée kémitienne, dans le nid du Phénix, dans la Chambre du Milieu d'Ipet Sout où l'on passe de l'Ogdoade à l' Ennéade.
L'histoire se déroule sur plusieurs plans à la fois. Plusieurs langues sont écrites, des lacunes sont aménagées, le début et la fin sont souvent escamotés mais le discours ne perd rien de sa pertinence, même quand il joue avec les énigmes existentielles.
Les compilations contribuent à brouiller les pistes. Le Trismégiste dit : Je suis partout avec vous. Le Fils de Hapou n'aurait pas tenu de tels propos mais aurait dit : Cours plus vite si tu veux me rattraper. Hermès : Je n'existe pas ailleurs qu'au bord des routes où j'offre le choix entre deux voies qui n'ont aucune chance de se croiser.
Si tu envisages d'étudier la Tradition hermétique, il faudra revoir tout ce que tu sais du monde intangible des Egyptiens. Djéhouty n'est pas le plus grand de tous les dieux mais celui qui brise tous les verrous. Il est l'intuition divine au service d'une Connaissance instaurant des liens de sympathie avec le ciel visible de Dendera la nuit où l'on pratique le rituel nommé Répandre la rosée et l'or.
Tu as trop attendu et laissé passer l'occasion de voir le dieu mais tu restes le premier maillon de la chaîne après avoir accepté de mourir à l'illusion. Dans le naos du Trismégiste, une condensation intense d'énergie astrale rend possible les retours, la réactivation de la Mémoire, les hypothèses les plus audacieuse sont vérifiables.
Tu n'as pas besoin de prier ni même de croire si tu pratiques les gestes rituels adéquats face au vent du sud, dans le silence, au moment du soleil couchant.
Le Fils de Hapou aimait résider sur la belle nef offerte par le roi. Il descendait le fleuve jusqu'à Abydos, Memphis et Athribis en se disant qu'il ne pourrait être plus heureux ailleurs. Quand il voyait un ibis sur la rive, il faisait arrêter la navigation, brûlait de l'oliban et demandait à l'oiseau d'attendre son retour.
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