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OUR MAOU

OUR MAOU ou le Grand des Voyants est le titre porté par le prêtre dirigeant le clergé de Iounou-Héliopolis. Il lui incombe la tâche de scruter le ciel, de surveiller le mouvement des étoiles et des planètes, bref, de contrôler la bonne marche de l'univers. Il doit en outre maintenir ouvertes les portes de l'Autre Monde.

La cité sacerdotale d'Iounou occupe une place considérable dans l'univers mystique et métaphysique de Kemet. Elle surfa pendant trois millénaires sur une pensée solaire héritée du Royaume de Pount et qui s'était enrichie, au fil des siècles, d'influences et de syncrétismes collectés par des savants à la fois prêtres, philosophes et explorateurs de données insoupçonnées.


Our Maou savait qu'il n'y avait pas réponse à tout mais que l'essentiel était de soulever des questions destinées à nourrir les incertitudes. Il aimait les personnes qui mouraient avec une dernière question sur les lèvres. Au moins, ils auront de quoi ruminer pendant une partie de l'éternité, ils ne sombreront pas dans la très redoutée dépression post-mortem qui fait tant de ravages dans la Douat.


On poursuivait dans la cité solaire tout ce qui était plus ou moins hors d'atteinte ou tout ce dont la plupart des gens ne soupçonnaient pas l'existence. En observant le monde sans tenter de l'influencer, on parvient, avec un peu de chance, à résoudre ses conflits intérieurs.


Our Maou n'était pas un dirigeant comme les autres. Personne ne l'avait vraiment vu. Le bruit courait qu'il avait le don d'invisibilité et d'ubiquité. Il ne sortait jamais du téménos héliopolitain. Le roi lui-même devait se rendre auprès de lui quand il s'agissait de prendre une décision importante pour sauver le royaume de la ruine et de la misère spirituelle.


Selon les Héliopolitains, la Gnose n'est pas un tout cohérent mais une mosaïque de fragments ne jouissant pas d'une place définie. Tout change aussi vite que la lumière dans un ciel traversé par des nuages. Un mot de trop et tout l'édifice s'effondre. Une explication trop poussée et les étoiles s'éteignent.


Entre eux, les Héliopolitains parlaient une langue antérieure aux hiéroglyphes véhiculant un mode de pensée qui n'est conservé que dans les sociétés secrètes originaires d'Iounou. Ces dernières ont subsisté grâce à une alternance rigoureuse de périodes de manifestation et d'occultation.

Ils ne considéraient pas que la réalité immédiate est négligeable, pas plus que la réalité lointaine. L'essentiel réside dans les réalités intermédiaires toujours à la recherche d'un équilibre que, plus tard, les Kémitiens nommeront la Maât.



Our Maou n'était pas loin de penser que les anguilles ou les ichneumons étaient sacrés. le sacré ne relève pas de l'ordinaire. La Pierre Benben est la manifestation unique d'une forme de sacralité immémoriale enracinée dans le monde minéral. Les pierres pensent en continu depuis des millions d'années. Quand on les taille, elles s'arrêtent de penser mais commencent à émettre leurs souvenirs dans l'atmosphère. Les artistes et surtout les sculpteurs se servent de cet héritage pour poursuivre l'aventure spirituelle sous une autre forme en diffusant des ondes inédites.


Our Maou n'enseignait pas, il faisait des communications sur des thèmes rarement définis ou sur des sujets qui restaient à définir. On cerne mieux les choses quand on ne les enferme pas dans des prisons mentales.

Sur la localisation du Pays de Pount, Our Maou n'émit jamais aucune hypothèse. Il se justifiait en prétendant que toutes les hypothèses sont des constructions fantaisistes. Il recommandait à son clergé la méditation en soulignant toutefois qu'elle ne servait pas à grand chose. C'était plutôt un moyen de contourner les obstacles et de ne pas se mettre la rate au court-bouillon.


Our Maou était totalement seul dans l'univers.

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