Souviens -toi qu'Osiris est un dieu noir
Rituel des Mystères abydéniens.
Sur le Papyrus funéraire de Nebnefer, Ousir, accompagné d'Aset, est NOIR et porte la couronne Atef flanquée des deux plumes de Chou qui va lui permettre d'échapper à la putréfaction en se volatilisant.
Devant lui, Nebnefer baigne dans le rayonnement d'un astre solaire, un vrai bain de lumière fluidique. Deux arbres semblent flotter dans l'air avec leurs racines, manière subtile de nous rappeler le monde osirien et son action sur la végétation.
L'Oiseau BA posé près de la table d'offrandes souligne le pouvoir de volatilisation du défunt qui va lui permettre de s'envoler vers le monde osirien.
En Egypte, le NOIR n'est jamais une couleur funeste mais au contraire la teinte très positive du riche limon, un humus déposé par la crue et sur lequel vont croître les plantes.
Le nom de l'Egypte n'est-il pas KEMET, la terre noire et fertile qui assura au Double Royaume des millénaires de richesse et de splendeur
Kemet est un terme dont la racine signifie servir à, profiter.
De Kemet dérive le mot Alkémia, l'Alchimie ou art noir par excellence.
L'Osiris Noir est bien cette matière en décomposition qui prépare le miracle de la régénération, l'alchimie de la vie.
NOIR, Osiris est mélancolique, saturnien, un plomb qui va se transformer en Or dans sa tombe en Abydos, grâce à l'action d'Isis et de ses "opérateurs" comme Inpou, Sobek et Nebhet.
Osiris OR encore malade, plongé dans les ténèbres de la Nigredo, n'est pas mort mais en germination lente, en état de changement vibratoire.
Dans les savants Corpus funéraires du Nouvel Empire comme les Litanies du Soleil, il est associé à IOUF, ce Soleil Noir qui traverse les 12 heures de la nuit - les phases de la Nigredo-
pour revenir au matin sous la forme d'un Khépri de couleur verte que l'on plaçait sur le cœur de la momie.
IOUF est un mot que l'on peut traduire par pourriture, chair en décomposition mais contenant les germes de la vie comme les eaux du Noun.
C'est pour cette raison que les adeptes de l'alchimie, tels Michael Maier ou Dom Pernety, nous conseillent de lire le mythe osirien comme une description précise des phases du Grand Œuvre, la Nigredo restant une opération délicate, dangereuse, conflictuelle, l'indispensable pierre d'achoppement de l'Alchimie.
Dans la tradition des Mystères abydéniens, NOIRCIR signifie célébrer les rites initiatiques qui permettent de sortir à la lumière. Le Noir est le principe et le commencement du processus de régénération nommé Palingénésie ou mourir pour renaître après être sorti victorieux des épreuves imposées par les rites mystagogiques.
On comprend alors mieux pourquoi certaines effigies d'Osiris et nombre de momies de mystes abydéniens étaient enduites d'un baume à base de bitume noir, une substance divine, la mystérieuse Matière noire que l'on élaborait à Coptos dans le temple de MIN, autre dieu noir et Pountite.
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