Les habitants du Double Royaume, bientôt locataires de la Douat, estiment que pour exister il faut avoir un nom. Le nom ou REN est un des 9 Constituants de l'être qui donne à chaque créature une identité vibratoire unique dans l'univers. Nommer un temple, une pyramide, un lieu, un individu, un animal, une barque, un arbre, un objet et bien sûr un dieu lui donne une existence propre, lui permet de se manifester.
Pour ouvrir un rituel, l'officiant déclare : Je suis Osiris ou Je suis Khnoum...
Les défunts font de même en arrivant dans l'au-delà : Je suis Osiris, Je suis Sokar...
Ils doivent en outre préciser qu'ils connaissent aussi le Ren secret de la divinité, nous dirions aujourd'hui son mot de passe, son code d'accès.
Le nom du dieu définit son statut par rapport aux autres entités divines.
Il appartient au fonds le plus ancien de la langue hiéroglyphique et il n'est pas toujours facile de lui donner un sens, d'en faire une traduction.
Prononcer le nom d'un dieu c'est le faire venir.
Un problème se pose alors quand nous utilisons les noms donnés par les Grecs ou les anciens égyptologues à nombre de dieux qui, de fait, les rendent inaccessibles, imperceptibles. Osiris, Isis, Horus n'existent pas, leurs vrais noms se vocalisent Ousir, Aset, Hor.
Dans les Textes des Sarcophages, Ousir est appelé " Celui aux noms multiples".
Ne pouvant ici envisager l'ensemble des noms des divinités égyptiennes, nous retiendrons les plus connus, ceux qui apparaissent le plus souvent dans les textes et les images.
Les noms de certains n'ont pas subi d'altération : Hathor, Sekhmet, Sokar, Khnoum, Nout la ciel, Geb, le terre, Tefnout, Chou, Ptah, Khépri, Khonsou, Bès.
Sekhmet signifie la Puissante, la maîtrise, une puissance" qui peut être destructrice.
Khnoum est le nom du vieux bélier divin d'Eléphantine, dieu des potiers dont le nom signifie réunir, joindre.
Tefnout peut signifier humide ou la Rosée.
Chou est le Souffle vital ou le Vide.
Ptah, le dieu chaman au manteau de plumes, au beau visage, stable sur ses deux pieds est souvent associé à Tatenem, la terre qui se soulève, le tertre initial au-dessus des eaux du Noun, l'océan primordial. Dieu des artisans, son nom se traduit par le Modeleur, le Plasmateur.
Il porte aussi le nom énigmatique de res-ineb-ef : Ptah qui est au sud de son mur.
Un autre nom Ptah khery-bak-ef, Ptah qui est sous son moringa, fait référence à un ancien dieu arbre de Memphis absorbé par Ptah à une époque reculée.
Les Grecs l'ont assimilé au dieu forgeron Héphaïstos, le Vulcain romain.
Son temple de Memphis - Men nefer - se nomme Hout- Ka- Ptah, le château du Ka de Ptah dont les Grecs tirèrent le nom Aegyptos et nous Egypte.
Le nom du dieu de Karnak Amon est en fait Imn, le Caché, Celui qui se cache, qui masque son aspect réel, l'Inconnaissable, ce qu'il est impossible de définir. Son hiéroglyphe est le damier d'un jeu de senet, un labyrinthe comme son gigantesque sanctuaire.
La racine imn peut parfois se traduire par "créer".
Sa chair bleu azur rappelle qu'il fut à l'origine une divinité céleste.
Mout, sa parèdre, signifie à la fois la Mère et la Mort.
Leur fils Khonsou est l'Errant, Celui qui traverse, en référence à sa nature lunaire.
Thot se nomme en réalité Djéhouty, un nom à l'étymologie très incertaine, un mystère. Est-ce à l'origine le nom d'un de ses sanctuaires, le mot désignant l'ibis, son oiseau hypostase juché sur un perchoir ?
La racine djet veut dire amer mais aussi le Messager, voire Celui qui choisit.
Houty est Celui qui est particulier eu temple.
Le terme Thot serait d'origine copte.
Les Grecs l'ont assimilé à Hermès le futé. Les Alexandrins en ont fait le Trismégiste, le Trois fois très grand, maître des alchimistes et des mystagogues.
Atoum, le démiurge héliopolitain, Seigneur de l'univers est la déformation de TEM dont le hiéroglyphe est un traîneau. On peut le rendre par l'Inexistant ou Celui qui est et qui n'est pas.
Rê, le disque solaire se prononce plutôt Râ, qui veut dire le Compagnon ou le Soleil compagnon de la Lune.
Ousir peut se traduire par "Celui qui est puissant". Il possède d'autres noms ou épithètes comme Resoudja, Celui qui s'élève étant sain. Oun Nefer, l'Être parfait. Neb Kheperou, le Maître des transformations. Khy, Celui du placenta. A Héliopolis, il est Sepa, une ancienne divinité chtonienne. Le Livre des Morts lui attribue 88 noms, ce qui donne une idée de sa complexité.
Le nom d'Aset désigne le trône qu'elle porte sur la tête, le siège du divin créateur qui fait d'elle la Reine du monde.
Le nom Hor peut se traduire par le Lointain, Celui qui est en haut, le Distant décrivant de larges cercles dans les hauteurs du ciel.
La sœur d'Aset, Nephtys, est Nebhet, la Maîtresse du temple.
Seth, l'enfant turbulent de la famille, se lisait peut-être South.
Le nom d'Hathor, la parèdre d'Hor, se décompose en Hat, le temple et Hor. Elle est le temple, le téménos, la matrice sacrée du dieu hiéracocéphale.
Inpou, le Petit Loup est le vrai nom d'Anubis, enfant d'Ousir et de Nebhet.
Son nom s'écrit au moyen de trois hiéroglyphes : le roseau pour le I, la ligne de l'eau pour le N et la natte pour le son Pw. Sur le document, vous pouvez voir un quatrième signe dit déterminatif figurant le dieu sous la forme d'une momie à tête de loup.
L'étymologie de ce nom est complexe. Il désigne un louveteau ou le prince héritier mais aussi un fœtus ou la position couchée.
Deux épithètes : Celui qui est sur sa montagne, Le Seigneur du territoire inaccessible.
A l'époque alexandrine, il fusionne avec Hermès pour devenir Hermanubis tenant dans la main une palme qui le désigne comme le psychopompe des Mystères initiatiques.
Les Chrétiens l'ont transformé en Saint Xristophe.
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