top of page

MOTS CLEFS

TEMPLE : Lieu déserté par les dieux et envahis par des touristes qui ne croient ni à dieu ni à diable.


TOURISTES : Dans les tombes, ils rêvent d'une bonne bière bien frappée. Au bar climatisé de leur hôtel, ils espèrent qu'ils n'auront plus à descendre dans des tombes où il n'y a finalement pas grand chose à voir.


HIEROGLYPHES : A quoi sert d'apprendre une langue morte que les scribes égyptiens maîtrisaient mal et qui s'obstine à ne parler que de voyages en solitaire après la mort? Aucun renseignement sur les restaurants, les chambres d'hôtes, les souks et l'état des routes dans la Douat.



PERVERSIONS SEXUELLES : Que savons-nous sur les perversions sexuelles des anciens Kémitiens pour lesquels le comble de l'impudeur et de l'érotisme était de jeter à terre sa perruque avant d'implorer l'assistance d'un dieu ithyphallique ?


OBELISQUES : eur du Songe de Poliphile, un jardin ésotérique ne peut se passer de deux obélisques. Pour les Grecs de l'époque de Solon, ces aiguilles de pierre sont des brochettes pour faire rôtir des morceaux de chèvre. Le pire est cet obélisque de Louxor servant de rond-point dans une ville qui a aussi érigé une pyramide de pacotille. Les obélisques de Rome se dressent dans un environnement plus antique.



EGYPTOLOGUE : Des érudits chargés de punir les Egyptiens pour avoir abandonné leurs dieux, leur écriture et leur façon d'envisager le monde avec une joyeuse désinvolture et un sourire sur leurs lèvres de pierre.


MISERE : Les Egyptiens d'aujourd'hui vivent dans la misère, bien en- dessous du seuil de pauvreté L'abandon de la théocratie, d'Isis et des Mystères d'Abydos a profité aux envahisseurs venus manger le lin sur le dos des Egyptiens.


LES 9 ARCS : Désignent les ennemis héréditaires du roi de Kemet. Ils sont gravés sous les pieds des colosses royaux qui les écrasent de leur mépris. Les Libyens et les Kouchites étaient de remarquables archers mais ils échouèrent dans leurs agressions faute d'avoir été adoptés par Banebdjed, le grand bélier de Mendès.


VIE INTERIEURE : Quand je suis en Egypte, j'engrange des données pour nourrir une vie intérieure qui, ailleurs, a tendance à rester en sommeil. Quand marcher dans des ruines devient un exercice spirituel, on oublie d'être bête pour devenir clairvoyant. Je suis un channel avec les yeux fous d'un faux sadu perdu dans la banlieue du Caire.


GUIDES : Il y a les guides touristiques et les mystagogues. Les deux pratiquent le même métier avec plus ou moins d'aplomb et d'éloquence. Perdu dans la Douat, on se demande si un cicerone est bien nécessaire et s'il ne vaudrait pas mieux pourrir tout seul dans un coin sombre où ne passe jamais personne.


MYTHE : Le Mythos vient avant le Logos, fiction pour nous laisser entendre que les dieux s'intéressent à nous et qu'ils existent ailleurs que dans l'imagination des prophètes de mauvaise augure qui feraient mieux de batifoler avec des pythies échevelées. Peu de mythes en Egypte mais d'une grande pertinence.


CENTRE : Les cartographes un peu inspirés prétendent que l'Egypte est au centre des terres émergées de la planète. Pour les scribes de pharaon, ce centre est à la périphérie, aux confins d'une galaxie échappant à la logique des astrophysiciens. Le mot SBA désigne à la fois l'étoile et la connaissance. Le hiéroglyphe pour dieu est une étoile de mer.


BOULIMIE de colonnes, statues, sites, frissons, de rencontres inopinées, de blocs tombés d'une architrave, de cénotaphes, syringes, d'images trop subliminales pour être vraies, de mots mal adaptés à l'intelligence de voyageurs ignares ,de gîtes et points de rencontre. On n'a jamais retrouvé à Karnak un petit malin qui était sorti des sentiers battus où n'errent que des dieux invisibles.


PARIAS : J'aime les maudits qui font du ski sur les dunes de la Grande Mer de sable. J'aime les petits Seth qui n'ont de cesse de franchir les limites et aiment vous faire sursauter en venant par derrière vous mettre les mains sur les yeux. Il est ennuyeux de vivre en conformité avec des principes hors de saison. J'aime les dieux bancals, les déesses édentées et leurs enfants contrefaits J'aime ce que l'on cache pour éviter de se poser des questions inutiles.


WITTGENSTEIN LUDVIG : Philosophe autrichien auquel personne n'a jamais rien compris. Une ligne ça va, deux, tout commence à dérailler. Mais pourquoi évoquer quelqu'un n'ayant en apparence rien à voir avec l'Egypte ? On sait que les apparences peuvent être trompeuses.


ATARAXIE : J'aurais certes été plus tranquille si, jeune encore, je n'étais pas tombé sur l'Egypte. J'aurais pu regarder les matchs du championnat de la ligue en sifflant des bières et en hurlant devant un écran avec mes potes.

Ataraxie auprès d'une source dans le désert, entre apathie, béatitude et satisfaction de n'avoir rien à faire, pas même de se monter le bourrichon , de se bourrer le mou en échafaudant des théories sur la construction de la pyramide de Khoufou.



PAS TROP LOIN : Quand je m'éloigne trop loin de Kemet, une voix me susurre : Va mais ne pars pas trop loin. Tu ne seras pas plus en sécurité ici mais tu éviteras le pire. Si tu continues, tu trouveras même quelques moments de félicité. Tu seras heureux, pieds nus et le pschent bien vissé sur la tête.


LENTEUR : Ce ne sont pas des pensées qui me viennent en marchant, je suis dévoré par la soif et la faim. Pour cette raison je marche le plus lentement possible en espérant que je ne serai pas débordé par des pensées subversives. Je préfère être le Laboureur levant les yeux vers le ciel pour voir Icare s'abîmer dans les eaux de la mer Tyrrhénienne.



Comments


bottom of page