MORT ET MAGIE

Les Egyptiens ont vaincu la mort grâce à une pratique savante de la Magie.

Dans les tombes, les statues animées magiquement par le Rituel de l'Ouverture de la Bouche assurent la survie du défunt en cas de destruction de la momie.

C'est par la Magie que le prêtre ritualiste parvient à ranimer le mort et à forcer la réunion des 9 Constituants de l'être séparés au moment du décès.

Par la pratique magique, le mort devient un Osiris capable de revenir avec l'aide d'Isis en restant intact dans l'Au-Delà.

Sur les murs de la tombe, les hiéroglyphes garantissent le renouvellement permanent des rituels funéraires et éloignent la destruction et l'anéantissement qui constituent la véritable mort, nommée Seconde Mort par les Egyptiens.

Dans la tombe également les images sur les parois et les statues offrent autant de corps de substitution installés dans l'éternité. Elles sont chargées d'incantations magiques que le mort est censé répéter pour faciliter son passage dans l'au-delà et assurer les conditions favorables à son existence dans la Douat.

Le vieux dieu Bès est le protecteur le plus efficace des tombes. Il est le chef des multiples génies veillant sur les nécropoles, les tombes mais aussi les maisons des vivants. Leurs noms sont souvent écrits en cryptogrammes et ils adoptent la forme de créatures bizarres à plusieurs têtes, ailées et armées de couteaux et autres armes dissuasives. Le chapitre 79 du Livre des morts les présente comme des mangeurs de profanateurs. Les Serpents géants munis de jambes comme Rerek combattent les entités hostiles qui hantent les couloirs du monde des morts.

La déesse MOUT dont le nom signifie à la fois Mère et Mort écarte les obstacles et assure la libre circulation dans la Douat de ceux qui se sont munis de son image. Le chapitre 164 du Livre de la sortie à la Lumière la présente ainsi : elle a 3 têtes dont une de la déesse lionne PAKHET que complète le chef d'un vautour divin. Elle est munie d'un phallus, de deux ailes, de griffes de félins. Elle est dessinée avec de la myrrhe sèche, de l'encens frais, repassée à l'encre sur une bandelette de lin. Deux nains ityphalliques et coiffés de hautes plumes l'assistent dans son Oeuvre de protection.

La mort s'inscrit dans le cours naturel des choses et des événements que la Magie est capable d'infléchir.

Un mort bien ritualisé ne peut disparaître et n'a rien à craindre des entités malfaisantes qui se dissimulent dans la Douat et s'acharnent à dresser devant lui des portes et autres obstacles.

Précision : La Magie égyptienne , loin d'être une science occulte est un savoir officiel qui se transmet via les textes présents dans la littérature funéraire depuis les débuts de l'histoire égyptienne.