Il y a tant de façons d'aimer les pierres, les branches des arbres et les minuscules affrits qui travaillent à préserver les secrets de la Nature. Le Vide derrière la Transparence. Le monde s'effondrerait si on ne le pensait plus en hiéroglyphes, signes pour entrevoir la profondeur mais aussi la superficialité. Quelques coups de ciseau, de burin ,de lime pour rendre le dieu blanc ou noir, un peu moins laconique, désireux de nous apprendre à voir le monde à l'envers.
Après la manifestation, tu dois viser l'effacement, ne plus songer qu'aux fleurs et aux oiseaux sans oublier de goûter à la saveur des choses impermanentes. Dans le jardin, le Prince se confond avec son Jardinier. Avant l'inondation, ils tremblent pour leurs champs. Après le retrait des eaux, ils cherchent un bon scribe-arpenteur ne répugnant pas à travailler les pieds dans la boue. Marcher dans le limon humide s'apparente à un travail spirituel dont l'objectif est de fixer les limites de l'acceptable. Le Prince tient le Jardinier pour un sage qui sait tenir aux arbres et aux épis des discours amoureux. Certains arbres poussent dans le limon et d'autres dans le sable.
Ne pas parler la même langue ne les empêchent pas de communiquer entre eux, d'échanger des informations sur les courants telluriques qui les nourrissent ou qui les blessent.
En plein été, il fait frais dans l'entourage de Thot, l'eau reste transparente, l'esprit ne se tient pas en retrait, on établit avec le netjer une connivence affectueuse.
L'arpenteur se demande si le monde est ou non mesurable.
Comments