Les prêtres de Sekhmet ne laissent personne se glisser entre eux et les rugissements de leur déesse dont ils savent apaiser la colère. Les Serviteurs de la Lionne sont des thérapeutes qui ne renoncent jamais à pouchasser le mal, la maladie, les attaques d'une mort prématurée. Ils ne croient pas à la valeur rédemptrice de la souffrance, une arme d'Isefet pour tourmenter les hommes. Ils opèrent dans les sanatoria des temples, dans les villages, les campagnes, dans les zones ombreuses où l'on est sous la protection d'une divinité féline.
Les Ouabou de Sekhmet - Ouab signifie pur - agissent sous l'inspiration directe de leur divinité et sous la protection d'autres netjerou guérisseurs comme Djéhouty, Ptah, Khonsou ou Héka, le maître de la Magie. C'est leur pureté qui leur permet de transformer Sekhmet en Bastet, de rendre pur tout ce qu'ils touchent et d'avoir accès aux secrets des dieux.
Leur fonction est prestigieuse comme les titres qu'ils portent. Ainsi Irénakhti est Chef des prêtres de Sekhmet et médecin du palais, Hérychenekht, Chef des prêtres de Sekhmet, chef des magiciens, médecin en chef du roi. Magie et médecine sont les deux branches d'une même discipline. Ils peuvent par ailleurs exercer des fonctions politiques, rituelles ou d'enseignement dans les Per Ankh, Maisons de vie. Ils soignent aussi les animaux comme les taureaux ou les vaches sacrés des temples, les faucons horiens ou les chats de Bastet.
Ils savent se protéger des mauvais génies, des Emissaires de Sekhmet, les Sepsepou et les Khatyou qui provoquent les maladies. Une fois chassés du corps d'un malade, ils les renvoient dans le désert ou dans les endroits de l'univers où l'on neutralise les puissances malfaisantes. Par ailleurs, la maladie est envisagée comme un processus sethien car elle perturbe l'ordre établi.
Les Ouabou de Sekhmet se tiennent à la périphérie des catastrophes, dans le cercle des mémoires antérieures qui se déplacent avec les pulsations du sang. Ils savent que si l'éternité existe? elle procède de Kemet et ne sort pas des limites du royaume.
Ils connaissent les qualités des substances hormonales du placenta et conservent soigneusement celui du roi dans un vase en calcite provenant des carrières d'Hatnoub, près d'Amarna, en Moyenne Egypte.
Ils vont chercher dans les rêves des malades les causes du mal qui les ronge et le nom du Génie guérisseur qui les sauvera d'un destin cruel. Pour eux, un malade n'est pas un être impur mais en détresse dans un monde où il est entré par erreur. Il a besoin d'être rassuré, de sentir la présence de médecins efficaces.
A la question du malade : Et si tout cela n'était qu'une histoire inventée ? Ils répondent : On invente les histoires qu'on n'est pas capable de vivre, avec lesquelles on n'a pas de complicité. On mérite de vivre ou bien on s'en contente. Ne croyez pas ceux qui prétendent que la mort est un état définitif.
Voici quelques autres précisions sur Sekhmet : fille de Rê, guerrière, dangereuse, irascible, son nom signifie la Puissante, la Terrifiante.
Un des ses noms secrets est Menbit, fusion entre Sekhmet et Bastet.
A l'origine, c'est la netjeret de Réhésou, cité du nome Létopolite dans le Delta.
Elle est figurée en femme à tête de lionne, un disque solaire sur la tête, le cobra Uraeus au front, un serpent qui crache le feu destructeur des divinités solaires.
Dès l'Ancien Empire, elle devient à Memphis la parèdre de Ptah et la mère de l'Enfant-dieu Nefertoum.
Avec le temps, devenue très populaire, on la vénère partout en Egypte, particulièrement à Abousir , Dendera et Karnak.
Son rôle premier est de détruire les ennemis du roi, de la théocratie, de Kemet, de Maât. Sous le nom de Neseret, elle les réduit en cendres, ce qui revient à les renvoyer dans le Noun.
Elle correspond à la ceinture et au pagne divin du monarque. Son élément est le Feu, ses couleurs le Rouge et le Vert. Se souvenir du Lion rouge et du Lion vert de l'Alchimie.
Sa planète est Saturne.
Dans le corps, elle circule avec le sang.
C'est elle qui enroule les bandelettes de lin autour de la tête des défunts.
Elle se tient dans l'endroit exact où, dans les ténèbres, à l'Orient, commence à poindre la lumière.
Nous aurions bien besoin aujourd'hui des Ouabou de Sekhmet.
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