Les cryptes constituent la partie souterraine du temple. Il n'y a pas de temples sans cryptes qui servent à maîtriser le tellurisme et les puissances souterraines.
Nom égyptien SHETYT. On les qualifie aussi de CHAMBRE DU PRINCE.
La plupart d'entre elles sont sous le sol des temples mais on en trouve aussi dans l'épaisseur des murs comme à Dendera, Philae ou Abydos.
Le manuel du temple précise : Elles sont construites pour y faire demeurer les dieux chtoniens de ce nome et des autres nomes.
Les cryptes sont inséparables de la notion de secret.
Le mode vibratoire qui règne ici est celui du NOUN avant qu'il ne soit perturbé par le démiurge.
FONCTIONS DE LA CRYPTE
Dans le temple, la crypte est le lieu primordial des Dieux et des Ancêtres. Elle est souvent considérée comme leur tombe, le lieu où s'exerce toujours leur radiance. Ces entités divines ne sont pas mortes mais plongées dans le sommeil. Des rites peuvent les réactiver.
Elles sont aussi des conservatoires, des écrins très précieux de la Tradition où l'on garde :
- Les plus anciennes images des Dieux, des Ancêtres, des rois que l'on ressort lors de certaines célébrations.
- Les archives concernant l'histoire et l'évolution du temple.
- Le matériel rituel qui est souvent un héritage ancien.
- Les "trésors" offerts par les souverains au fil des siècles : bijoux, minéraux, réserves minérales, couronnes, sceptres, bâtons magiques, tissus, enseignes divines, pavois...
Au niveau initiatique, la crypte est la caverne originelle où le myste descend dans ses profondeurs. Descente aux Enfers, catabase, regresssus ad utero, abandon du monde des illusions dans le silence et les ténèbres, vision inédite d'une autre réalité ensevelie dans les profondeurs de la terre.
Dans la crypte, on affronte le monstre, le dragon qui est à l'intérieur de nous et qui se manifeste alors avec toute sa férocité. Si ce monstre n'est pas affronté et vaincu, la caverne se transforme en piège mortel.
Les grottes ornées de la Préhistoire n'ont pas d'autre fonction.
La crypte est le lieu du JB, ce cœur-mémoire, cette conscience épurée, cette intelligence supérieure qui reste notre seule arme pour vaincre nos démons intérieurs avant de pouvoir entamer un dialogue avec les puissances supérieures ou avec ce que nous avons de meilleur en nous-mêmes.
RITES DANS LES CRYPTES
Il n'est pas indiqué de descendre dans une crypte en dehors d'un processus rituel qui permet de maîtriser, de gérer les formidables puissances qui se trouvent enfermées là.
Ici, les rites concernent d'abord les dieux chthoniens mais aussi les divinités célestes quand elles voyagent pendant les heures de la nuit.
Dans l'obscurité des cryptes, le dieu se régénère avant de renaître dans la lumière d'une aube assimilée à celle de l'Instant primordial.
En ce sens, les tombes et les rites funéraires jouent exactement le même rôle.
LA CRYPTE ALCHIMIQUE
Dès le début de Solve, alors que le déluge n'a pas encore recouvert les terres lors de la crue du Nil, la matière se plisse, s'ouvre, se craquelle, se déforme. Les Sages nomment ces manifestations cavernes, gouffres, abîmes et cryptes.
Roger Caro, Dictionnaire de philosophie alchimique.
La crypte est ainsi le lieu du SOLVE, d'une dissolution comme étape préalable au COAGULA. Osiris dans la crypte est en phase NIGREDO, plongé dans la Mélancolie saturnienne dont Isis saura le tirer au moment adéquat.
Isis dit : Que l'on m'ouvre la crypte pour que je vois Osiris.
Un Osiris-Iouf en voie de devenir Khépri.
UNE RARE IMAGE DE LA CRYPTE
Nous sommes à Tanis, dans la tombe du roi Psousennès où se trouve cette rare image d'une crypte égyptienne.
A droite et à gauche, le faucon momifié installé sur un mur à redans est SOKAR, le principal netjer du monde souterrain.
Au centre, la crypte est figurée par un double rectangle, image de l'espace sacré en Egypte. Elle est couronnée de kakerou, végétaux qui suggèrent que la crypte est le lieu où les forces vitales puisent leur énergie, leur pouvoir de croissance.
A gauche, le dieu hiéraconcéphale est un myste qui va pénétrer dans la crypte après avoir affronté ce gardien coutelier à la très déroutante tête vue de face et qui est chargé de sonder le cœur.
A droite, un singe armé de couteaux est le mystagogue qui va accompagner le voyageur au cours de sa descente dans les profondeurs.
Enfin, ce monstre hybride, mélange d'hippopotame, de crocodile et de veau, figure les forces telluriques en concentration dans la crypte. Nous sommes dans le registre de la Dévoreuse engloutissant le myste dans ses entrailles - labyrinthe.
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