SOBEK est un netjer occupant une place de choix dans le panthéon égyptien, peut-être à cause de l'ambiguïté qui est la sienne. Un dieu à la fois bénéfique et inquiétant, lié à un animal bien moins attendrissant qu'une vache, un bélier ou un scarabée. En tout cas, pour les Egyptiens, c'est un être supérieur digne de déférence, présent dans l'histoire depuis les Textes des Pyramides.
Il est donné comme le fils de METHYER, une vache divine qui nagea dans les eaux de l'Océan Primordial. C'est en fait la vache sacrée de NEITH. Le père reste inconnu mais comme Neith est une divinité androgyne, n'est-elle pas à la fois mère et père !
On sait que Neith créa en proférant 7 paroles. Sobek, maître des îles, des buttes, des terres émergées apparut avec la septième parole.
Une autre version précise que la déesse de Saïs aurait eu deux crocodiles jumeaux qui deviendront les saints patrons des tisserands fabriquant les bandelettes de lin destinées à l'emmaillotement des momies dont la première fut celle d'Ousir.
A l'origine, Sobek est la divinité principale de l'oasis du Fayoum et du lac Karoum. La capitale de ce nome, SHEDET, emprunte son nom au temple du dieu établi sur les rives du lac. Cependant, il est un dieu national puisqu'on retrouve son culte à Gebelein, en Haute Egypte et à Kom Ombo. A la Basse Epoque, il est vénéré dans le delta oriental en association avec Neith. Quelque 70 temples étaient consacrés à Sobek à travers l'Egypte.
Le fameux labyrinthe d'Hawara était probablement un de ses temples.
A Kom Ombo, sa théologie d'une extrême complexité peut se ramener à une idée : la perpétuation de la vie à travers les modèles donnés aux hommes par le divin. Kom Ombo était un sanctuaire où l'on pratiquait la médecine. On y soignait en particulier les maladies des enfants et celles liées à la rate.
Dans l'Au-Delà, il est nommé le Seigneur de la Douat.
Dans des hymnes importants comme celui du Ramesseum, il est associé à Rê, Ousir, Hor mais aussi à Hâpy, Ptah, Imn ou Khonsou, présenté comme son fils à Kom Ombo. Il ne faudrait pas oublier Seth dont il est un moment l'allié dans le mythe osirien et isiaque.
A Hiéracléopolis, on dit qu'il est né des sécrétions de GEB, dieu primordial de la terre.
Il occupe une place de choix dans le domaine de la Magie. Pour agir, les Mages affirment qu'ils prennent la forme d'un crocodile et lui empruntent sa force et sa puissance.
Ses amulettes prémunissent contre les dangers aquatiques.
Pour ne pas se laisser effrayer par son aspect redoutable, le Livre des Morts recommande de tourner la tête vers Maât, principe de l'harmonie universelle. Si on ne se coupe pas de la force de la vérité, on n'a rien à craindre des entités potentiellement néfastes.
En tant que netjer, il peut prendre la forme d'un crocodile ou d'un humain à masque de saurien brandissant le sceptre Was. Il porte parfois un disque solaire sur la tête ou la couronne Atef d'Ousir. Il apparaît parfois sous l'aspect d'un crocodile à tête de faucon. A Kom Ombo, il est souvent complètement anthropomorphe. A Medinet Habou, c'est un homme criocéphale, coiffé d'un uraeus.
Sobek est le dieu des créatures aquatiques mais aussi des forces chthoniennes de la croissance des végétaux. Il est Celui qui fait verdir l'herbe des champs et des bords du fleuve.
Plus important encore, il est Celui qui fait couler le Nil comme sa sueur de vie, le maître de la crue, ce qui justifie son assimilation à Hâpy.
Sobek-Râ, il est responsable du cours régulier de l'astre du jour. Pour cette raison, les Grecs l'ont assimilé à Hélios.
Il est aussi nommé le Seigneur de Bakhou, la montagne mythologique de l'Horizon, où l'on prétend qu'il avait un temple en cornaline.
Nous avons déjà évoqué son rôle dans la saga osirienne. Glouton, il n'hésite pas à avaler le sexe d'Ousir qui passa devant sa gueule. Aset lui offrit une opportunité de se racheter de cet horrible forfait en le chargeant de remonter sur son dos les fragments de son époux dispersés dans le Nil puis de veiller sur le corps reconstitué. Il est alors présenté comme le Sauveteur des naufragés.
Il personnifie encore la capacité du roi à éliminer les ennemis du royaume.
On lui prête enfin des facultés divinatoires.
Ses arbres sacrés sont le saule et le persea.
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