Maâmaâ - le très agréable - est le nom du palmier doum qui pousse dans le Saïd, au sud de l'Egypte et dans les oasis.
Son nom botanique est hyphaene thebaica. Son tronc est bifurqué, son bois très dur, son feuillage en éventail.
Ce bois se retrouve dans l'ébénisterie, ses feuilles servent à faire des nattes.
Il est lié aux divinités d'origine Pountite comme Min, netjer de la fertilité et Thot.
Thot est considéré comme l'incarnation vivante et génératrice du palmier doum.
Le doum est son habitat naturel car il pousse dans le désert près des points d'eau indiquant les sols où la nappe phréatique est peu profonde.
Dans le désert, un milieu hostile où il faut s'aventurer avec précaution mais un lieu silencieux comme les aime le dieu de la Connaissance et des divins signes.
Qui évoque Thot parle de secret, comme est secrète l'eau contenue à l'intérieur du fruit de l'arbre, protégée par un noyau très dur.
Ce liquide salvateur, préservé dans le noyau est la puissance de vie, la cause première de toute chose.
A Kom Ombo, l'arbre est associé à la divinité lionne-chatte Tefnout-Bastet.
A l'entrée de la Douat, Nout offre aux défunts de l'eau et des noix doum.
La déesse hippopotame Taoueret aime résider près des palmiers doum régénérateurs.
A l'époque ramesside existait à Waset un culte de Taoueret des palmiers- doum.
A Dendera, le doum fait partie des arbres sacrés d'Hathor, de Bès et de Beset.
Le fruit ou noix du doum porte le nom de qaouquaou.
Les singes, animaux thotiens, étaient chargés de les cueillir.
Depuis la Préhistoire ,on le trouve en très grand nombre sur les tables d'offrandes des temples et dans les tombes où il sert de nourriture aux défunts.
Ramsès III en offrit 449 500 mesures à Imn dans son temple des Millions d'années.
Avant d'être mangé, le fruit était mis à tremper dans l'eau. Son léger goût de réglisse devait faire son succès.
La coque du fruit peut être aménagée en vase, en particulier pour contenir le Khôl servant à soigner et maquiller les yeux. Il peut aussi servir d'encrier, ce qui le rattache encore à Thot.
La médecine pharaonique use de sa pulpe naturellement astringente pour soulager les fièvres et les maux d'estomac.
Aujourd'hui encore, on trouve les noix doum dans les souks de Louxor ou d'Aswan. Pour les Egyptiens, elles ont des propriétés apaisantes et soignent à peu près tout. Une sorte de panacée universelle.
Comments