Deux objets apparaissent sur cette image tirée d'un Livre des Morts : à droite un appui-tête posé sur un autel, à gauche un masque que l'on plaçait sur la tête et les épaules de la momie.
Nous avons déjà parlé de l'appui-tête dans un post précédent, concentrons-nous à présent sur le masque faisant partie du mobilier funéraire d'un défunt de qualité.
Les dieux portent souvent des masques, pourquoi un mort frappant à la porte de l'éternité en serait-il privé ? Dans une contrée inconnue est-il bien prudent d'avancer à visage découvert ?
C'est au Moyen Empire que les masques funéraires apparaissent dans les tombes. Ils subsisteront jusqu'à la fin de l'histoire égyptienne. Les fameux portraits du Fayoum de l'époque gréco-romaine en sont l'ultime manifestation.
On a souvent présenté ce masque comme un portrait réaliste ou stylisé du mort. Or il ne montre pas le visage du défunt tel qu'il est mais tel qu'il doit devenir, le prototype spirituel de ce qu'il doit devenir. Il est plutôt une empreinte idéale de son KA aux resplendissantes couleurs d'ocre, de pourpre, d'argent et d'or. Couleurs ou Teintures, dit-on en Alchimie, qui évoquent la lumineuse fixité des astres et empêchent la désagrégation du KA.
Le Livre de la sortie à la lumière le présente comme un nouveau visage ou une tête mystérieuse et parfaite dont les yeux ont été confectionnés par le Loup INPOU afin que le voyageur puisse se diriger dans les ténèbres. Yeux, est-il précisé, qui sont la Barque de la nuit et la Barque du jour ou encore les deux yeux d'un démiurge.
Il est en or ou doré car il est le résultat de la transformation alchimique d'une matière putrescible. Il assimile le défunt à Osiris dont les chairs sont imputrescibles.
Outre Inpou, il est en correspondance avec Ptah-Sokar, Hor et Thot.
Serait-il capable de regarder en même temps dans les 4 directions cardinales ?
Comments