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LE MAÎTRE DE LA VIE




SARCOPHAGE : Il mange la chair est le nom que les Grecs ont donné à ces splendides coffres destinés à contenir une momie. Curieuse interprétation du nom égyptien, Neb-ankh qui signifie LE MAÎTRE DE LA VIE ou Celui qui possède la vie.

Ce maître pourrait bien être SETH, un netjer de nature sèche qui protège le corps de la corruption causée par l'humidité. Dans le mythe osirien, Seth scelle le sarcophage d'Osiris avec du plomb.

En Alchimie, le coffre se dit ARCA qui a donné le mot Arcane et désigne une chose secrète.

On peut aussi évoquer le Vase alchimique où s'opère la Conjunctio dans "Le ventre de la Maison fermée" à l'intérieur de laquelle le défunt subit les subtiles transformations qui vont le tirer à jamais de l'engourdissement de la mort. Il devient alors un nouveau-né sortant de la matrice.

Je suis ta mère Nout qui allaite ta beauté.

je deviens enceinte de toi au matin.

Et je t'enfante au soir comme un soleil.

Tu entres en moi et j'embrasse ton image. Je suis ton sarcophage pour cacher ta forme secrète.

Inscription du sarcophage de Merenptah.


Un sarcophage est constitué de deux parties : la cuve et le couvercle.

La cuve correspond au monde osirien conçu comme une forteresse défendue par des portes et protégé par des génies à l'aspect terrifiant disposant d'armes et de pouvoirs magiques. On y rencontre aussi des symboles astraux, décans et astérismes.




Le couvercle, agent de la destinée céleste du défunt, incarne la déesse NOUT souvent présente sur sa face intérieure. Le défunt peut ainsi la contempler pour l'éternité. L'arbre sacré de Nout est le figuier sycomore, porteur des fruits d'immortalité dont le mort peut se nourrir et qui contribuera à le mettre au monde comme le soleil et les étoiles. Elle est sa mère, comme le précise cette inscription : Maintenant tu restes, t'unissant à l'amour de ta mère.


Le défunt est un fœtus en gestation dans le ventre de la déesse qui représente la voûte céleste.

Nout est la version égyptienne de la Grande Mère.

Textes des Pyramides :

O Pépi, tu ne manques de rien.

Ta mère Nout vient et tu ne manques de rien.

Elle est ta protectrice et tu ne manques de rien.

La protectrice du craintif et tu ne manques de rien.





Le sarcophage peut être en bois ou en pierre, plus rarement en or ou en argent dans les sépultures royales comme celles de Toutankhamon ou de Psousennès.

Les sarcophages des reines du Nouvel Empire sont en quartzite jaune, le jaune étant la couleur des souveraines.

Pour le bois, il s'agit du cèdre du Liban, du sapin de Cilicie, du genévrier d'altitude ou du sycomore égyptien, un des rares bois autochtones. Cet arbre qui pousse le long des canaux peut mesurer jusqu'à 20 mètres de haut. Le sarcophage est parfois un tronc de sycomore évidé dans lequel est couché le corps.

Quand le bois, un matériau coûteux, se fait rare, le sarcophage peut être fait en cartonnage à base de papyrus et de tissus collés et peints.


Les pierres les plus utilisées sont le granit, le grès, le calcaire, le quartzite, le basalte, le grauwacke.


A l'origine, le sarcophage revêt la forme d'une cuve rectangulaire, tel celui de Khéops. Il est rarement couvert d'images et de textes.

Au Moyen Empire, les sarcophages se parent de textes magico-religieux qui forment le corpus savant dit des Textes des Sarcophages.

Les sarcophages anthropomorphiques ou momiformes apparaissent à la fin du Moyen Empire. Ils seront d'usage courant jusqu'à la Basse Epoque et l'ère ptolémaïque. Leur décor comporte des représentations de divinités, des scènes religieuses, rituelles ou tirées du Livre des Morts ou du Livre de ce qu'il y a dans la Douat.

Le sarcophage de Thotmès III, encore en place dans sa tombe de la Vallée des rois, est en forme de cartouche.


A partir du Moyen Empire, les sarcophages, au nombre de 4 ou de 7, peuvent être emboîtés les uns dans les autres pour mieux protéger le corps qu'ils renferment ou lui apprendre à passer d'une sphère de conscience à l'autre. 7 figurant les états de la matière, les phases de l'Œuvre, les sphères astrales.

Le sarcophage le plus extérieur porte le visage éternel du défunt dont les yeux sont fixés sur l'infini.


Au fil des siècles, la décoration évolua considérablement et offre une étonnante variété qui en fait des objets précieux pour l'étude des croyances, des mythologies, des symboles comme l'Oudjat ou le Djed et des connaissances astronomiques.

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