Lui qui exerçait des fonctions prestigieuses comme architecte du roi, vizir, ministre, chancelier de Haute et Basse Egypte, noble héréditaire, médecin, prêtre, avait simplement inscrit sur sa carte de visite :
IMHOTEP FABRICANT DE VASES DE PIERRE
Le plus célèbre et le plus anciennement connu des architectes de Kemet considérait-il la pierre comme le plus noble des matériaux et le forage des vases comme la plus belle des professions ?
Ce n'est pas sans raison qu'il fit placer dans les espaces souterrains de la pyramide à degrés des milliers de pièces de vaisselle en pierre ayant appartenu aux souverains prédécesseurs de Djoser.
D'autres sources le présentent comme charpentier et sculpteur. Une inscription d'Hiérakonpolis lui attribue le titre de Charpentier de Nekhen.
IMHOTEP, un nom qui se traduit par : Il avance dans la plénitude Hotep.
Probable inventeur de l'architecture de pierre, il œuvra sous le règne du roi DJOSER vers - 2700.
Le mot architecte n'a pas d'équivalent en égyptien. On parle plutôt de Maître d'œuvre royal, de Maître des dessinateurs ou encore de Directeur de tous les travaux du roi. Il gérait la construction des pyramides, des temples, des palais royaux ainsi que les travaux publics comme le creusement des canaux.
Texte de Dendera : Imhotep, celui qui restaure ce qui était détruit dans les lieux de culte, celui qui édifie excellemment, dont les réalisations sont parfaites.
Imhotep était membre du clergé héliopolitain dont il fut sans doute le Premier Prophète portant le titre de OUR MAOU, le Grand des Voyants.
On a retrouvé à Héliopolis les vestiges d'un temple de Djoser construit par lui.
Toute sa pensée s'inscrit dans la mystique héliopolitaine. Il n'est pas impossible qu'il soit un des rédacteurs des Textes des Pyramides.
On lui attribue même l'invention de l'écriture...
Son chef-d'œuvre est le complexe de la pyramide à degrés de SAKKARA, si beau qu'un texte de l'époque dit " Le ciel vit en ce site, la lumière divine s'y élève".
Il couvre 15 hectares avec les mesures suivantes : 227 mètres d'est en ouest et 544 du nord au sud, symbole par excellence de l'espace de création.
La pyramide elle-même est considérée comme la plus ancienne du Double Royaume.
La conception de ce complexe monumental en fait un lieu unique dans l'architecture égyptienne. C'est une authentique structure initiatique à la monumentalité innovante, destinée à célébrer pour l'éternité le rituel du HEB SED de Djoser le Magnifique.
Le nom Imhotep est mentionné sur le socle d'une statue de Djoser retrouvée sur le site.
Son souvenir traversa les millénaires et il fut même divinisé sous le règne de Ramsès II en tant que Fils de Ptah et de Sekhmet, patron des architectes, des scribes, des médecins et prototype du Sage égyptien savant, érudit et sage. Il est l'auteur supposé de plusieurs traités de médecine. Les femmes désirant avoir un enfant tournaient vers lui leur dévotion pour qu'il intercède en leur faveur.
Sa mère divine porte le nom de KHEREDOUANKH soit Les petits enfants vivent.
Pour le remercier de lui avoir donné un successeur, Ptolémée IV lui érigea une chapelle sur l'île de Philae où l'on peut lire cette inscription : Celui qui protège l'exclu, qui fait concevoir la femme stérile, nourrit l'enfant, redonne au vieillard sa jeunesse.
D'innombrables statuettes en bronze de la Basse Epoque, soit presque trois millénaires après sa mort, le montrent en scribe assis, déroulant un papyrus sur ses genoux, torse nu, portant le casque en cuir de Ptah et le long pagne des prêtres d'Iounou. Il est installé sur un siège fort proche du trône royal ou divin. On notera que ces statuettes sont souvent d'une qualité exceptionnelle.
Son image revient souvent sur les temples de l'époque ptolémaïque comme celui de Ptah à Karnak où, derrière Hathor, il chemine en compagnie du Fils de Hapou. Dans cette image, il brandit le sceptre WAS habituellement réservé aux dieux et aux rois et une croix ankh. Derrière lui, Le Fils de Hapou tient dans ses mains la palette des scribes, un rouleau de papyrus et un ankh.
A Alexandrie, il est inscrit dans la sphère de l'Hermétisme
Les Grecs l'assimilèrent au dieu de la médecine Asklépios et les Romains à Esculape.
Les traités d'alchimie arabe du Moyen Age le présentent comme un thaumaturge astronome et astrologue opérant des guérisons miraculeuses.
Sa tombe quasi mythique est aujourd'hui encore l'objet de recherches passionnées sur le site de Sakkara. Mais le futé Fils de Thot aurait-il caché ailleurs sa demeure d'éternité ?
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