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Le doigt dans l'engrenage

Depuis la terrasse du pylône, j'observais l'étoile Sirius qui venait de réapparaître dans le ciel après 70 jours d'occultation.

Je ne savais rien de certaines régions du ciel. J'en savais un peu plus sur celles où certains de nos dieux étaient apparus avant que le Serpent ne commence à se mordre la queue.



Le Noun avait peu à peu conquis d'immenses territoires. Le Noun beau et sauvage, réservoir de toutes nos vies secrètes.

Après cela, le Noun passera-t-il à autre chose ?

Une légère déréalisation prenait possession de l'espace autour de moi.


Fatigué par cette longue veille, j'arrivais difficilement à garder les yeux ouverts. Mes deux collègues échangeaient à voix basse des informations mais je compris qu'ils parlaient des anomalies qui, depuis quelque temps, se multipliaient dans le ciel. Des nonchalances s'apprêtaient à bondir.

Tout était encore en suspens.

Tout allait-il commencer à se détraquer ?



Depuis mon enfance, j'entretiens une complicité amoureuse avec les étoiles, les planètes, les comètes, les amas galactiques et la Matière Noire.

J'attendais quelque chose qui n'arrivait pas à venir. Les immensités célestes donnent une impression trompeuse d'immobilité.

Tout s'y déplace à une effroyable vitesse. Rien ne s'arrête jamais.


Nos Ancêtres sont les étoiles perdues dans les abysses du ciel.

Comme nous, ils sont partie prenante de l'univers et non un accident fortuit. Il suffit pour comprendre de mettre le doigt dans l'engrenage.

J'ai envie de voir comment tout cela va finir.


Je ne me retourne pas pour voir si quelqu'un me suit dans l'obscurité.

Même s'ils scintillent dans le ciel, j'ai du mal à accepter la disparition de ceux que j'ai aimés.


Au matin Nout, sous la forme de la truie Reret, dévore une à une les étoiles qui sont en train de s'éteindre.

Elles voyageront dans son corps en attendant le retour de la nuit sidérale.


Note : les Egyptiens ne font aucun distinguo entre l'astronomie et l'astrologie.

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