KHONSOU l'enfant est un dieu lunaire. En Egypte, la Lune est du genre masculin, elle est toujours vaguement inquiétante. Le croissant de lune ressemble à un couteau, une arme que brandissent des dieux imprévisibles comme Thot.
Ce dieu juvénile, fils d'Imn et de Mout à Karnak, est à la fois la nouvelle lune, les éclipses mais aussi la réunion du Soleil et de la Lune. Il porte sur la tête le disque solaire posé sur un croissant de lune. Il est indissociable d'Osiris dans sa phase de renaissance. On peut dire qu'il est un soleil nocturne, le Veilleur des 12 heures de la nuit.
Khonsou qui se trouve sur le grand trône, lune la nuit, second de la lumière solaire, qui remplit l'œil sain, qui pourvoit l'œil gauche ; il vieillit chaque jour au moment où il le veut, et rajeunit à l'heure que choisit son cœur. Conçu le jour de la nouvelle lune, il est mis au monde le jour du premier croissant du mois, il devient un vieillard après le 15. Il remplace le soleil lorsque celui-ci descend dans la Douat.
Inscription sur la porte d'Evergète à Karnak.
A l'origine, il représente le placenta royal. Il est considéré comme le jumeau du souverain. Son nom peut se traduire par l'Errant, le Voyageur du ciel, Celui qui traverse, le Passeur, le Coureur des déserts.
Dans les Textes de Pyramides, il est présenté comme une divinité dangereuse, assoiffée de sang, qui aide le roi à s'emparer des victimes destinées au festin royal dans l'au-delà. Il pourchasse en outre les ennemis des dieux.
Le qualificatif Neferhotep rappelle qu'il est parfait, bienveillant et en plénitude.
Le plus souvent, il est représenté le corps momifié portant dans sa coiffure la tresse des princes de sang mais il prend aussi la forme d'un homme hiéracocéphale debout et en marche. Il est alors assimilé à Thot maître du temps.
Sa poitrine est ornée d'un collier menit qui lui donne une teinture hathorienne. Il tient dans les mains une brassée de sceptres, heka, nekheka, ankh, djed et was.
Dans son temple de Karnak, il prend en outre la forme d'un babouin, autre animal lunaire et thotien.
On venait dans son temple situé au sud du téménos de Karnak pour consulter son oracle car il est le maître des destinées, du devenir spirituel et de la santé.
En effet, si les fidèles se pressent dans son sanctuaire c'est qu'il est aussi un dieu guérisseur, chef des mauvais génies qui apportent la maladie et la mort. Ses prêtres sont des thérapeutes spécialisés dans des affections redoutables comme les tumeurs cancéreuses ou les maladies de peau.
Comme MIN, source de vie et de fertilité, il a aussi le pouvoir de repousser les charmes magiques, les envoûtements et les esprits maléfiques à l'origine des maladies.
En tant que guérisseur, Khonsou est le fils de la dangereuse déesse Bastet-Sekhmet.
Les narines respirent grâce au souffle qui vient de lui tandis qu'il donne de l'air à celui qui étouffe.
Texte d'un papyrus médical.
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