Les rédacteurs de blogs ont en général un objectif bien précis : parler d'eux, de leur petite vie aux mille minuscules péripéties car ils sont persuadés d'être le centre du monde.
Notre monde médiatisé à outrance tourne autour de Moi-Je-Personnellement, ce n'est pas parce que j'ai rien à dire que je dois la fermer.
Quand j'étais petit, on me disait qu'il était impoli de parler de soi, de se mettre en vedette dans le seul but de se rendre intéressant ou déplaisant.
L'auteur de celui-ci n'a pas l'intention de vous infliger ce type de pensum nombriliste. Toutefois, pour répondre à certaines demandes pressantes, il est peut-être bon de livrer à nos lecteurs quelques instantanés tirés de nombreuses patrouilles et expéditions sur la terre des pharaons, depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui et espérons-le demain.
Précisons que tout est livré dans un complet désordre chronologique. Ce n'est pas parce qu'on est historien qu'il faut respecter une chronologie événementielle et se soumettre aux diktats d'un temps qui ne demande qu'à nous dévorer tout crus en bannissant toute forme d'humour.
DOCUMENT 1
Vous voyez ici l'auteur ou plus exactement son train arrière en train de se faufiler dans la pyramide du roi Sahourê à d'Abousir, site entre Guiza et Sakkara. Exercice aujourd'hui impossible car un tremblement de terre dans les années 90 a fait s'effondrer l'intérieur de ce monument solaire et prestigieux.
Par ailleurs, pour pratiquer l'archéologie, il faut savoir ramper, louvoyer, mouiller sa culotte tout en s'efforçant de rester propre et digne.
DOCUMENT 2
Nous sommes à Sakkara dans le complexe funéraire de Djoser, si brillamment restauré par Jean-Philippe Lauer.
Certes, ce document n'est pas très utile pour identifier l'auteur, nous sommes à la limite de l'abstraction. Sa main pointée vers le ciel accompagne probablement un discours éclairé sur le lieu en question. Il fait beau, le ciel est bleu. En Egypte, la main n'est pas un membre privé de dieu. Dans le système mélothésique, elle est associée comme le bras à Ba-neb-djed, le bélier de Mendès. L'auteur est du reste né sous le signe astrologique du bélier, le signe des aventuriers. Quant aux doigts, ils sont le sable d'or dans l'œil de Râ.
Dans les Textes des Pyramides est livrée une autre précision : Tes mains sont Hapy et Douamoutef, tu demandes de monter au ciel et tu y montes sans cesse.
Le support mythologique de ce cliché justifie son choix et ne manque donc pas d'intérêt.
DOCUMENT 3
Les choses se précisent . L'auteur tient son chapeau qu'un coup de hamsin - vent de sable du désert - risque d'emporter.
Il ne travaille pas du chapeau mais sub rosa et cette coiffure empêche son cerveau d'entrer en ébullition.
Par ailleurs, ce beau couvre-chef m'a souvent fait prendre par des touristes et même par certains Egyptiens pour cet ancien directeur du Suprême Conseil des Antiquités égyptiennes qu'on voyait avant la révolution dans tous les documentaires sur le pays des Pharaons.
DOCUMENT 4
En Orient, on se protège la tête de l'ardeur du soleil tout en se donnant des airs de Bédouin enturbanné.
Il a l'air plutôt farouche mais les lunettes de soleil cachent ses yeux, toujours prompts à lancer des éclairs capables de foudroyer tous les ennemis de Kemet.
DOCUMENT 5
Nous terminerons cette première série par un prodigieux bond dans le temps.
La photo a été prise sous le règne de Mykérinos, constructeur de la plus mignonne des trois pyramides de Guiza.
Ce souverain de l'Ancien Empire a toujours eu la réputation d'être sage et bienveillant.
L'auteur est figuré ici avec sa Grande Epouse royale.
Quelle classe !
En ce temps là, ils se prenaient pour le roi et la reine du monde et ne prévoyaient pas les catastrophes à venir.
Je reconnais la photo d'Abousir ! 😉