Il était mort si souvent qu'il ne se souvenait plus de rien si ce n'est de quelques aphorismes du Trismégiste qui s'acharne à confondre le Haut et le Bas avant de retourner la lame XII du Tarot.
Mes ennemis se tenaient dans le jardin, à l'intérieur de ma bibliothèque, au cœur de mes souvenirs, dans la radiance du AKH de mes Ancêtres. Ils ont réussi à se glisser dans mon sarcophage. Ils ignoraient que ma momie était protégée par tout un arsenal d'amulettes sur lesquelles les prêtres d'Inpou avaient pratiqué le rituel d'Ouverture de la Bouche.
Les Veilleurs n'avaient rien vu venir.
Ils étaient trop occupés à décrypter des messages insignifiants.
Il connaissait désormais l'autre côté des choses.
Il poussa plus loin l'exploration de nouveaux territoires.
La disparition du dieu n'entraîna aucune représailles.
Le calme régnait.
Personne ne s'aperçut qu'il avait été assassiné.
Il était paisiblement perturbateur. Il donnait des conseils incongrus. Il refusait ce que tout le monde accepte. Comme il était invisible, il ne se souciait pas des apparences. Son KA se tenait à l'intérieur de son KHAÏBIT.
Le jeune shemsou s'était trompé de cible, avait effarouché les oiseaux du dieu. Hor tomba sur lui depuis le haut du ciel et lui fracassa le crâne.
Trop pur pour être un troupier de base, il regagna la cohorte des Shemsou qui lui firent passer l'envie de se rendre intéressant. L'important reste de ne pas se tromper de file d'attente.
OUSIR aurait mieux fait d'écouter les conseils de son épouse et de décliner l'invitation de son frère au repas concocté par des cuisiniers cannibales. Depuis, les Shemsou mangent avant que la nuit ne dévore le jour.
Je suis un dieu auquel on a coupé les ailes. Dans l'impossibilité de voler je me suis laissé enfermer dans un naos mais je cherche à m'échapper chaque fois que la porte s'ouvre. Le roi me rassure, je me réfugie dans ses bras pour pleurer.
Demain le Soleil ne se lèvera plus.
Le limon boit mon sang.
Je regrette une seule chose : mon chat n'est plus là pour me tenir la patte.
Nos ruses ne peuvent pas tromper le désert.
Assis, j'ai posé mon glaive sur le dos de la dune. Le sable le recouvre puis le digère.
Je n'ai jamais eu aussi soif.
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