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D J E D

Je t'apporte le pilier Djed qui fait ta joie. Papyrus de Turin.


LA NATURE DU DJED

DJED n'est pas un symbole, comme on le lit très souvent. Le mot Symbole n'existe pas dans la langue égyptienne. Ce que nous nommons ainsi est pour les Kémitiens un outil rituel et magique en rapport avec plusieurs divinités.

Aucun texte n'explique la nature exacte de l'objet Djed. On trouve sur lui des indices dans les rites divins ou royaux, les textes funéraires et mystagogiques.

Djed est de nature osirienne, même si à l'origine il avait pu être un emblème séthien.

Son nom est associé à DJEDOU - Busiris - la cité osirienne du Djed dans le 16e nome de Basse Egypte et à la ville de Djedet - Mendès - siège d'un netjer bélier nommé BANEBDJEDET.

Hathor est la colonne djed féminine qui cache Rê à ses ennemis. Texte de Dendera.

DJED véhicule en priorité une notion de stabilité, d'axe faisant communiquer entre eux les différents états d'une manifestation vitale et l'autorisant à s'inscrire dans l'harmonie de l'univers régenté par la Maât. L'énergie est canalisée par l'axe, ce qui permet de rétablir en soi l 'Ordre de l'univers originel en faisant circuler le Feu vital.


Que représente ce mystérieux objet ?



DJED ARBRE


Il s'ancre peut-être dans le vieux substrat chamanique de Kemet. Il serait alors un ARBRE. On sait qu'Osiris est à l'origine un dieu arbre, un acacia, un pin, un cèdre, un cyprès ou encore un tamaris dans le bois duquel on sculptait les anciens xoana ou divinités primitives. L'axe figure le tronc et les quatre bandes horizontales les branches.

Dans des rituels spécifiques, le chaman pratique une ascension jusqu'au ciel au moyen d'un arbre ou d'un poteau pour partir à la recherche des Esprits bienfaisants. Il traverse ainsi les niveaux ciel, terre et enfer en s'aidant d'un axe central passant par le trou ouvert au centre de l'univers.

On a aussi évoqué une botte de tiges de roseaux liés dont les feuilles s'étagent sur 4 niveaux.

A l'origine, Djed est le symbole de la fertilité et de la puissance des céréales. La racine du mot DDI traduit l'idée de durée, de constance.

Dans les rites archaïques remontant à la Préhistoire, Djed était le poteau auquel étaient fixées les gerbes de céréales. En l'érigeant, le roi garantit la permanence de la fertilité des champs et le retour périodique à la vie d'un dieu du grain.

Le Djed est souvent en bois clair, légèrement teinté de vert.


DJED colonne vertébrale


Une autre approche fait du Djed la représentation de la colonne vertébrale. Les 4 barres horizontales deviennent alors les vertèbres cervicales et un rappel des 4 directions de l'univers.

Couché, il est Osiris mort, redressé, Osiris ressuscité par la magie isiaque.

Redresse-toi Ousir ! Tu as de nouveau ton dos, tu as des vertèbres. Je t'apporte le pilier Djed en or, puisses-tu en être réjoui. Rituel abydénien.




Djed est à la fois l'épine dorsale d'Ousir mais aussi le phallus qu'il redresse pour féconder Aset afin de donner naissance à Hor, l'héritier du Double Royaume.

Dans les rites de la royauté comme le Heb Sed, le souverain redresse un pilier Djed pour attester qu'il est bien vivant, en équilibre, puissant, capable de faire circuler l'énergie vitale dans tout le royaume. Ce redressement était primitivement associé à Sokar et au Ptah de Memphis, ville où étaient pratiqués les rites de la théocratie pharaonique.

N'oublions pas qu'il existe une divinité funéraire syncrétique et complexe se nommant Ptah-Sokar-Osiris.

Dans les sarcophages, le Djed est peint au niveau de la colonne vertébrale. Il assure alors la stabilité et la résistance du défunt qui, par ailleurs, porte autour du cou une amulette Djed en or suspendue par un cordon en fibres de sycomore.










DJED dans le domaine initiatique


Dans le domaine initiatique le Djed, qui neutralise les ondes nocives, est le centre psychologique du myste. Il le met en état d'éveil, ce qui lui donne le don de clairvoyance, de transcendance, l'inspiration. Djed est un outil de résurrection initiatique.

Il peut revêtir l'aspect d'un corps humain dont la tête est remplacée par l'extrémité du pilier.


Djédi, Celui du Djed, était un nom que les Kémitiens affectionnaient. Je l'ai donné au Shemsou héros de mon livre Un dieu dirige le vol des oiseaux. Ses aventures continuent dans le tome deux intitulé Les Esprits du désert, toujours en attente d'un éditeur.







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