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CELUI DU RIDEAU

Le mot Vizir désignant un ministre de l'Empire ottoman traduit mal le terme égyptien désignant cet important personnage de l'état pharaonique. Dans la langue hiéroglyphique, il est TCHATY, Celui du rideau qui connaît les secrets du palais royal et l'art de gouverner. Le terme rideau se rapporte peut-être au fait qu'il rendait la justice dissimulé derrière un voile qui lui permettait de voir sans être vu.

Le titre dérive de la racine tjet signifiant l'enfant ou le rejeton. A l'origine, il devait être un fils de Sa Majesté en qui il avait toute confiance.

On connaît bien son rôle et sa fonction grâce à des textes comme L'Installation ou l'Instruction du vizir ou encore Les devoirs du vizir.

Le titre apparaît sous la IIIe dynastie. Imhotep fut le vizir le plus célèbre de l'Ancien Empire.




Chef de l'exécutif, garde des sceaux, maître des secrets du palais, responsable de son activité devant le roi, détenteur du pouvoir législatif, son domaine d'action et ses compétences s'étendent à tous les échelons du pouvoir : justice, sécurité, police, armée, administration, relations extérieures, conservation des archives, droit foncier, agriculture, cadastre, gestion des ressources, fisc, mines et carrières, organisation du travail et des grands chantiers. Il contrôle aussi la nécropole thébaine et les artisans qui construisent les tombes, tels ceux de Deir-el-Médina.

En cas de problèmes importants, il peut se déplacer dans tout le Double Royaume.

A certaines époques, on avait un vizir pour la Haute Egypte résidant à Waset et un autre pour la Basse Egypte en résidence à Memphis.

C'est bien un personnage clef de l'état nommé ou révoqué par le souverain et appartenant souvent à la famille royale.

Il est intronisé dans la salle du trône présidée par le roi et reçoit les insignes de son pouvoir, le sceptre aba et une longue canne. Il porte un pagne long couvrant la poitrine et les jambes.


Dans la tombe du vizir Rekhmirê Sa Majesté dit à son nouveau vizir : Tu devras désormais veiller sur la salle d'audience, surveiller tout ce qui s'y fait, car c'est le support du pays tout entier. Vois-tu, être vizir ce n'est pas une chose douce et agréable, cela est même parfois amer comme du fiel. Vois, le vizir est le cuivre qui protège l'or de la maison de son maître. Il ne baisse pas son visage devant les hauts fonctionnaires et les juges.


Il lui est signifié qu'il doit être honnête, scrupuleux, impartial, bon, efficace, qu'il doit respecter les valeurs traditionnelles et défendre les petits.

Il est assisté par un personnel nombreux de scribes, de secrétaires et de messagers qui font le lien entre ses services et les fonctionnaires locaux.


En tant que juge suprême, il porte les titres de Serviteur consacré et Grand officiant de Maât, hem netjer Maât dont il porte l'effigie sur la poitrine. Il est celui qui sépare Maât d'Isefet, ir Maât, Celui qui fait la Maât. On dit qu'il est Celui qui écoute, Celui qui tranche ou sépare les adversaires. Il gère les problèmes de dysfonctionnements administratifs et tout ce qui touche à l'intégrité de la fonction royale, en particulier les conflits générés à la mort du roi lors de la succession. Il siège dans la grande cour du palais, la qénébet, haute cour de justice, en compagnie d'autres dignitaires. Il est en outre Grand prêtre de Thot, netjer des lois et règlements. Il est alors diou m per Djéhouty, Grand des cinq de la maison de Thot.

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