L'adéquation entre la beauté et l'efficacité.
Une singularité jamais prise en défaut.
Un mélange inhabituel d' ingrédients.
La présence d'une colonne vertébrale souple, douce et liquide.
De permanentes ouvertures sur les mondes invisibles.
Des divinités à la fois familières et à la limite du supportable.
L'usage d'une langue qui ne bouleverse pas les champs magnétiques.
Des textes qui posent des questions et ne donnent pas de réponses.
Des tensions dynamiques ne menant pas à la rupture.
Le sourire tête-à-claques des Sphinx et des rois de la XVIIIe dynastie.
Des basculements qui s'enchaînent sans faire de bruit.
L'art de faire coexister l'or et l'obsidienne.
Le souci de ne pas expliquer les travers humains mais de les résoudre.
Non la quête de l'immortalité mais des indices pour la prendre à son propre piège.
L'observation de la Nature pour éviter les aléas de l'abstraction pure.
Le recours à l'empirisme pour résoudre ce qui résiste à l'analyse.
La prise en compte des signes annonciateurs, des présages, de la parole des Oracles.
La tendresse envers les animaux car ils se déplacent sans nuire à personne.
L'existence d'une démiurge, Neith, qui créa l'univers en riant 7 fois.
La vénération affectueuse de Grands Ancêtres venus du Sud et de l'Occident.
L'envie de raconter des histoires qui deviennent des mythes.
Un goût très sûr en matière d'élégance, de parures, de mobilier, d'architecture.
Le plaisir de faire la sieste sur un navire en bois de cèdre remontant le Nil.
La répugnance envers la guerre qui reste une affaire de Barbares.
L'aménagement d'une tombe confortable avec tout ce qui est utile et inutile.
La pratique de l'embaumement à l'origine de la parfumerie et de l'Alchimie.
L'importance donnée à l'Ombre Khaïbit.
Le bruissement des ailes des oiseaux et des déesses au-dessus des déserts et des jardins.
Le désir de revenir mourir à la maison sous un sycomore planté par un aïeul.
Le besoin obsessionnel de pratiquer des rituels qui donnent tout leur sens à la vie et à la mort.
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