Comme l'enseigne la Bhagavâd- Gita, la contemplation est une forme supérieure de l'action.
Luc-Olivier D'Algange, Le déchiffrement du monde.
Au-delà, des bifurcations. Au-delà des bifurcations, des ruptures. Je me méfie des rythmes uniformes et réguliers qui nous font doucement sombrer dans l'inertie, la négligence, le refus de prendre en considération ce qui ne saute pas aux yeux. Je m'efforçais d'échapper au monde profane pour randonner sur les territoires du sacré avec une certaine candeur balisée par un solide esprit critique.
Il se peut qu'un temple soit un espace profane et qu'un champ de céréales appartienne au domaine du sacré. Le prêtre est alors moins engagé dans l'Invisible que le paysan nilotique.
Les plus avisés sont ceux qui ne choisissent rien de manière définitive, restent en retrait de l'évènementiel vorace, n'alignent pas les hiéroglyphes mais les juxtaposent dans la quiétude bouleversante d'une Per Ankh.
Un presque rien est préférable à un beaucoup trop pour progresser sur le plan spirituel, ce qui permet de maintenir à distance les barbares et notre médiocrité.
Quand je l'interrogeais sur l'intérêt de vivre en apesanteur, il ne répondait rien. Lentement, il versait un peu de bière dans une coupe et j'en respirais les arômes.
Je suis mort parce que je suis persuadé que rien ne doit finir. Des colosses royaux réduits en poudre il ne reste rien qu'un sourire d'amertume sur les lèvres. Le raisin mûrit mieux quand les rayons du soleil sont obliques. Le raisin obéit aux règles de la granulation qui, comme on le sait, est un état ou plutôt une étape intermédiaire.
Je suis mort parce que je suis persuadé que rien ne doit finir. Des colosses royaux réduits en poudre il ne reste rien qu'un sourire d'amertume sur les lèvres. On a du mal à croire que s'éleva ici une immense cité sacerdotale où on percevait la pulsation d'un astre en train de s'éteindre. Akhnaton savait qu'ITN était en fin de course, il l'entraîna dans d'interminables méditations sur la fulgurance des choses qui nous incitent à continuer à vivre, à apprécier le chant des psalmistes dans les salles hypostyles et les circonvolutions des danseurs nains devant les portes du naos.
Depuis son plus jeune âge, le roi détestait se lever de bonne heure mais tous les matins, il devait ouvrir les portes du sanctuaire à l'instant précis où se levait le soleil. Pas un seul jour il ne put faire la grasse matinée, prendre son petit-déjeuner en compagnie de ses chats qui, eux, se rendormaient tandis qu'il officiait dans la salle des offrandes.
Kemet s'effondra le jour où le roi ne pratiqua plus le rituel de l'aube qui sert à capturer une lumière différenciée.
Si j'avais été le roi de Kemet, je n'aurais pas renoncé à mes prérogatives sacerdotales.
J'espère faire mieux la prochaine fois.
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