Itimi-Sahourê, maître d'œuvre, avait dirigé tous les travaux de ce temple du Royaume médian. Il avait la particularité de n'être dédié à aucun dieu mais à toutes les formes de la divinité et du monde des Esprits.
Depuis la pose de la première pierre, il n'avait pas quitté le temple dont il connaissait les moindres recoins. Les présences invisibles le tenaient pour un des leurs. Il savait rétablir l'ordre des choses quand les forces telluriques déplaçaient les principaux courants énergétiques ou quand l'entropie commençait à menacer le fragile équilibre de l'ensemble.
Itimi-Sahourê prit ses distances avec le monde. Il ne s'intéressait plus qu'au bon fonctionnement de son temple, à la perfection des joints, aux changements de teintes des pavements de basalte.
Aucune statue ici, pas d'images sur les murs, rien qui pourrait corrompre la tranquille beauté des espaces vierges, la vivacité des énigmes ou les brutales apothéoses.
Le jour du Rituel de fondation, on n'envisage pas la fin de l'histoire. Itimi-Sahourê avait brûlé les plans et les esquisses tracés avant le début des travaux. Il estimait que son art manquait alors de splendeur. Trop de certitudes et pas assez d'espace pour les déambulations des scarabées.
Il n'avait pas conçu le temple pour apprivoiser le monde mais pour accepter l'inexplicable et les liens de parenté les plus improbables.
Je reprends la phrase : Le jour du Rituel de fondation, on n'envisage pas la fin de l'histoire.
Mon commentaire : nous pourrions le considérer comme l'avant-propos d'une histoire ancienne qui se réactualise.
La dernière phrase Excellente : Il n'avait pas conçu le temple pour apprivoiser le monde mais pour accepter l'inexplicable et les liens de parenté les plus improbables.
C'est là que se trouve l'ouverture à la Liberté intérieure