Les couronnes comptent parmi les regalia les plus importantes de la monarchie pharaonique.
Elles sont désignées par le terme khaou, dérivé de la racine khai, apparaître comme le soleil, briller.
Dans la conte de Sinouhé, il est précisé que les couronnes sont des êtres animés capables de déplacements autonomes : La couronne du sud descend le courant, la couronne du nord le remontre de façon à s'unir et à s'assembler sur l'injonction de Sa Majesté.

Portées par les divinités et les souverains, elles sont considérées comme des êtres doués de puissance et de magie. Elles revêtent une symbolique complexe qui nous échappe encore à peu près complétement mais sont omniprésentes dans l'iconographie.
Elles sont le signe de gloire du rayonnement solaire, la figure de l'univers et, pour le roi, la marque de sa conscience illuminée.
Elles chassent les ténèbres et diffusent la lumière céleste, attirent et fixent les Esprits.
Celui qui porte une couronne se trouve soustrait au monde profane, il devient sacré, comme le temple ou son enceinte. Elle sacralise le possesseur d'un pouvoir.
Sur les reliefs des temples ptolémaïques, on dénombre une cinquantaine de couronnes.
OURET - HEKAOU, La Grande Magicienne, déesse uraeus, personnifie les couronnes royales. Proche d'Hathor, d'Isis, de Mout, elle joue un rôle important dans les rituels du couronnement royal.
La grande couronne blanche sur ta tête, tu renouvelles le rituel du couronnement comme le Maître de l'univers.
Les couronnes restent la propriété des dieux et des déesses qui les confient au roi afin qu'il anéantisse les ennemis de Kemet et de la Maât.
Il existe des sanctuaires dédiés aux couronnes. Le souverain ne devient légitime qu'après avoir accompli les rites funéraires pour son père et ceint les couronnes lors de son intronisation.
La forme circulaire est imposée par celle du crâne. Le cercle est la figure géométrique parfaite, celle de la totalité, il exprime en même temps la perfection et le tout. En or, métal royal, la couronne est une image du ciel et du soleil.
Les couronnes sont le siège du héka, représenté sous les traits de la déesse lionne Sekhmet ou d'un serpent uraeus.
Plus le potentiel surnaturel du porteur de couronne s'accroît, plus sa couronne s'enrichit d'éléments divers, pierres semi- précieuses, or, cornes, plumes, serpents. Tous ces attributs d'origine chamanique reflètent les qualités divines et magiques du prêtre-roi.
MEHEN désigne le serpent protecteur du diadème royal. Il est souvent représenté enroulé sur les coiffures divines ou royales.
A l'origine, les cornes horizontales sont les emblèmes du dieu Khnoum, modeleur des dieux et des hommes. Elles se réfèrent à l'énergie fécondatrice ou à la lumière qui inonde le Midi et le Nord. Lumière bienfaisante ou terrible qui provoque la vie ou la mort. Elles font du roi Le seigneur des ardeurs dévorantes, le maître des terreurs.

Les plumes, emblème chamanique et seigneurial, visent à transformer celui qui les porte en oiseau. Elles accordent au roi la radieuse présence des divinités comme Maât, Aset ou Imn.
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