EMPREINTES BOULEVERSANTES
- scakhepri
- il y a 2 jours
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour
Je cherche à retrouver en Egypte ce qui s'obstine à demeurer latent, des traces d'un passé qui n'a peut-être pas existé comme le prétendent les fouilleurs de mémoire. Les fantômes se tiennent à distance mais continuent à sortir des nécropoles. Avec le passé on a l'impression tenace de se tenir sur la bascule du temps. Il faut sans se presser observer et non pas reconstituer, repérer le temps des effondrements.
Par intermittence, on retrouve le trivial dans la poussière du temps. Par hasard, on fait resurgir l'exceptionnel, le surprenant, le miraculeux. Quelque chose respire encore sous un pavement de basalte. Que peuvent bien observer les yeux des colosses de granit dans la cour du temple de Louxor ? Sous les doigts des scribes les hiéroglyphes glissent un peu plus loin et diffusent un parfum d'herbe coupée.

Les princes de Kemet n'ont rien perdu de leur superbe. Les chats de bronze surveillent ce qui se déplace à la frontière du visible et de l'invisible. Un artisan fore un vase d'albâtre, sans bruit la nef du vizir effleure les rives d'un nome oublié de Haute Egypte. Le parfum du passé s'estompe dans le non - événementiel. Les fureurs de l'Histoire ne nous concernent guère. Il reste tant d'expériences à mener, de coups de sonde à multiplier, de journées entières à se laisser envahir par l'inertie apparente du temple de Douch.
Où se trouvent les fragments les plus prestigieux de Kemet si ce n'est dans l'imprévisible réalité qui enveloppe les sites que l'on croyait abandonnés, perdus, livrés à la damnatio memoriae. Ce qui n'a pas de nom n'existe pas, ne s'inscrit pas dans l'Histoire ou la légende.
Et si l'archéologie relevait d'une science extra-terrestre ?
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