N'oublions pas que Djéhouty-Thot est le maître des images.
Il est le netjer qui déplace sans cesse les niveaux de réalités sensibles, fait fusionner le visible et l'invisible, le mental et la matière, les plans supérieurs et inférieurs.
Il est aussi le dieu qui crypte les signes afin que la recherche de sens active nos qualités d'investigation, d'imagination, de création.
Il stimule notre cœur JB, nos mémoires anciennes, nos possibilités de réorganiser l'univers qui est en nous et autour de nous.
Il crée la réalité des formes à travers l'acte de contempler et cette contemplation génère une condensation énergétique qui n'est pas un simple vestige de la perception mais constitue la base de notre psychisme.
Texte hermétique.
Contemplons 4 hiéroglyphes gravés dans le temple de Dendera.
Au centre, Thot dans la position accroupie d'un netjer, reconnaissable à sa tête d'ibis.
En suspension au-dessus de ses mains, le hiéroglyphe du cœur Jb dans une graphie particulière à l'époque ptolémaïque.
JB est, entre autres, le siège de la mémoire et de l'imagination.
On dit de Djéhouty qu'il est le cœur de Râ. Il édicte les lois, nomme les lieux et les créatures vivantes, compose les recettes qui soulagent les maux comme la médecine ou la Magie, il sait réduire à l'impuissance les ennemis de la Lumière mais sa fonction première est d'être le grand ritualiste des dieux. Présent dans tous les temples, il permet aux dieux d'être efficaces.
Je donne le souffle au moyen des formules magiques qu'exprime ma bouche à celui qui gît dans le Mystère. Livre de la sortie à la lumière.
Le roseau fleuri à l'avant de l'image est celui qui sert à tailler les calames avec lesquels les scribes savants, fils de Thot, tracent les signes sacrés qui fixent le protocole de la création tout en garantissant sa fluidité.
La tête qui complète le message est celle d'un dieu, reconnaissable à sa barbiche divine. Tête divine mais aussi tête humaine, image des archétypes, des principes, de ce qui va devenir. Le hiéroglyphe de la tête peut représenter la personne entière mais aussi le dieu ou l'animal. Elle se vocalise TEP mot qui, inversé, devient PET, le ciel.
On garde sa tête dans l'Au-Dela comme l'affirme le BA, oiseau à tête humaine prêt à s'élancer vers le ciel, vers l'autre monde.
Dans le système mélothésique, la tête est celle d'Hor de la Douat, à comprendre ici comme un espace en gestation, le lieu où Sekhmet devient Bastet.
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