top of page

La féminité spirituelle

Les hommes s'efforcent de faire entrer le netjer dans leur système de pensée.

Autant faire entrer un hippopotame dans un balsamaire !

Les philosophes trouvent honnête de prévenir leurs semblables que les dieux ne sont que des hypothèses mais leur langage est si abscons que personne n'y comprend rien.

Au cours de l'Histoire des civilisations, beaucoup de philosophes se sont suicidés ou ont disparu tragiquement. L'un d'eux s'est même jeté dans la gueule d'un volcan.

Les superstitieux croient en dieu par mesure de précaution.

Les astrologues font arbitrairement un distinguo entre les dieux stellaires, lunaires, solaires ou planétaires.

Ils ignorent superbement les entités telluriques qui peuvent se retourner contre eux.

Les thésophes s'appliquent à démontrer que microcosme et macrocosme sont animés du même souffle divin, ce dont les croyants de base n'ont que faire.

Les artistes entretiennent avec les dieux des rapports de Pygmalion et de Narcisse.

Qui oserait imaginer des déesses laides, des dieux qui ne soient pas à notre image ?

Les prêtres ne conçoivent le dieu qu'un encensoir à la main et les yeux légèrement révulsés.


Mon voisin travaille dans les marécages,

toute l'année il coupe et transporte sur

son dos de lourdes brassées de papyrus.

Il croit en dieu les jours fériés quand Hathor et Hor se rencontrent sur le fleuve.

Avec sa famille, il va les acclamer au passage, dévore un solide pique-nique et fait, à l'ombre d'un sycomore, une sieste à la fois bienfaisante et divine.


Pour ma part, ces constructions théomythiques me laissent perplexe. Pour moi, dieu est une femme qui comble toutes mes aspirations mystiques.

Je suis déconcerté par les dieux virils, je veux être aimé par les déesses sur les rives du fleuve.

Robes à bretelles ancien empire, yeux fardés, lèvres purpurines, elles me serrent entre leurs ailes.

Comprenez bien, je ne cherche pas une autre maman, je veux goûter à la féminité absolue dans la moiteur des cryptes.

Je voudrais être un bébé-dieu allaité per une vache divine, bercé par Nout, taquiné par Bastet, caressé par les 7 Hathors.

La nuit, nous dormirions dans un jardin qui n'existe pas sur cette triste planète mais dans un sanctuaire saturé par les fragrances des résines de Pount.

Le Paradis Perdu est habité par les déesses de Kemet.

Quand nous sommes plus émerveillés que dévots, elles se glissent dans nos désirs.

Comments


bottom of page