Splendeur de beauté couronnée de plumes

L'histoire étonnante du règne d'Akhnaton aurait- elle pu exister sans la reine NEFERTITI ?

La plus connue et la plus mystérieuse des souveraines de Kemet.

Dans le seul temple de Karnak ses images et son cartouche apparaissent 564 fois dans les textes et l'iconographie amarnienne contre 320 pour Akhnaton.

Elle est en outre gratifiée de qualificatifs remarquables :

Splendeur de beauté couronnée de plumes.

Grande princesse héritière du Palais.

Liesse et jubilation, on exulte dès qu'on entend sa voix.

Dame de grâce.

La Grande de charme.

Grande par la popularité.

Celle qui réjouit le cœur du Maître des deux terres.

Grande épouse royale aimée de son maître.

Enfant chérie du bonheur.

Son nom NEFERTITI signifie La Belle qui est arrivée. Un nom purement égyptien en référence au mythe de La Lointaine, la lionne divine, fille de Rê qui, sur un coup de colère, se réfugia en Afrique avant d'y être ramenée par Thot, Chou et Bès.

NEFER peut se traduire par beauté, charisme, charme, attrait physique et rayonnement.

Son nom augmenté est Néfernéférouaton : Belle est la beauté d'Aton, le plus beau de la beauté est Aton.

Dans la pensée égyptienne, la beauté s'inscrit dans la constellation de la radiance, de la lumière et du visible.

C'est la reine qui est chargée d'exprimer la perfection de l'ITN. Elle a atteint une harmonie qui n'est pas statique, inerte mais en permanent accroissement.

La reine joue le rôle tout à fait traditionnel de prêtresse et de musicienne, normalement rempli par la supérieure du collège féminin d'Hathor à laquelle Nefertiti est aussi identifiée.

A Akhetaton la reine est la prêtresse d'un sanctuaire particulier, la demeure du repos d'Aton, où l'on célébrait le coucher du Soleil. Elle fait reposer l'Aton par sa voix douce et ses belles mains porteuses de sistres.

Les tâches rituelles de Nefertiti étaient considérables. Elle participait ou dirigeait de nombreuses cérémonies et avait sous ses ordres un clergé féminin.

Un texte d'Amarna indique que Le Disque se lève pour manifester sa faveur à Nefertiti et qu'il se couche en redoublant d'amour pour elle.

La célèbre couronne ou mortier, portée par la reine sur le buste de Berlin et retrouvée à Amarna dans l'atelier du sculpteur Thotmès, la rattache en outre au monde héliopolitain. Une coiffure rare en rapport avec Tefnout, fille de Rê et coiffure de la Grande Prêtresse d'Iounou.

Sur les reliefs, elle peut être surmontée d'une paire de cornes, d'un disque solaire et de deux longues plumes. Elle est en outre munie d'un cobra royal. La couronne, associée aux parturientes et aux sphinx féminins, est un symbole de régénération et de fertilité.

Dans la tombe d'Aÿ il est souligné que la souveraine d'Egypte est celle qui concrétise la pensée émise par son époux, rend effectif son verbe et lui donne valeur d'éternelle réalité. Une manière de dire que la reine exerce aussi un rôle politique au sommet de l'Etat, qu'elle est associée au pouvoir royal. Dans l'iconographie, elle assiste accompagnée de ses filles à toutes les manifestations de l'exercice du pouvoir théocratique.

Dans les temples, on rendait un culte à ses statues et elle bénéficia du rituel du Heb Sed qui rendait force et vigueur au roi de Kemet.

Autre question non élucidée : quelles sont les origines familiales de Nefertiti ?

Est aujourd'hui rejetée une origine étrangère basée sur une mauvaise interprétation de son nom, la Belle est venue de Nubie, du Mitanni, du Moyen Orient ?

Sa nourrice ou mère, la dame Tey est une Egyptienne des environs d'Akhmin. L'épouse d'Akhnaton, comme sa belle-mère Tiyi sont très probablement originaires d'Akhmin dans le IXe nome de Haute Egypte. On lui donne pour père ou oncle le noble Aÿ, qualifié de Père divin, frère de la reine Tiyi et qui sera le successeur de Toutankhamon.

LA DISPARITION : La fin de la période purement amarnienne est difficile à cerner. Akhnaton disparaît en l'an XVII du règne. Qu'en est-il alors de la reine ? Est-elle morte ou vit-elle toujours à Akhetaton ?

Les études les plus récentes parlent de son trépas en l'An III du règne de Toutankhamon .

La famille amarnienne nous livrera peut-être un jour d'autres secrets si on finit par découvrir la tombe toujours non répertoriée de la plus intrigante des reines de Kemet ! Fut-elle dans un premier temps inhumée dans la tombe du roi à Amarna avant que son corps soit transféré à Waset ?

C'est en l'An III de son règne que le jeune roi regagna Thèbes, changea de nom et restaura l'hégémonie amonienne.