Je lis des textes anciens sur de vieux rouleaux de papyrus rongés aux mites, prêts à tomber en poussière Depuis deux millénaires, le même paysan cure ses canaux et sème des graines de lin.
Autour de mon jardin, le désert attend son heure.
Que m'importe l'âge des pyramides si je ne connais pas le nom du prince héritier !
Le monde serait-il moins ennuyeux sans les pyramides posées sur le sable ?
Depuis des siècles, le même maçon construit un mur d'enceinte autour du temple.
La nuit, il dort sur le chantier et observe le va et vient des dieux et des déesses.
J'ai lu cette nuit les chroniques d'un empire qui défendait ses frontières avec des pointes de flèches en obsidienne.
Après avoir quitté son service, le Shemsou Hor est allé vivre dans une petite propriété au bord du Fleuve où l'on n'a jamais fait usage des armes.
Le maître du Trésor du Sud a cessé toute activité car il a croisé un spectre menaçant dans les couloirs du palais.
Le roi l'a remplacé par un homme moins pusillanime.
J'imagine le visage et le corps de mes Ancêtres et je les appelle par leur nom secret.
Je me moque des choses qui changent car je ne peux rien faire contre elles.
Demain le Soleil ne se lèvera pas, nous serons libres de tout souci en nous contentant de sa Lumière fossile.
Nous ferons mine d'être des jardiniers, des bouviers, des archers, des parfumeurs, des érudits de la Maison de Vie parlant entre eux la Langue des Oiseaux.
Nulle trace de notre ancien maître, joyeux drille et tailleur de pierre.
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