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Les raisons secrètes

Pour être intelligible ce texte avait besoin d'une traduction. Seni, scribe consciencieux, se pencha sur le problème pendant des années pour finalement comprendre que ce texte n'avait jamais été destiné à être compréhensible.



Les Egyptiens parlent parfois d'une deuxième mort.

Est-il possible de vivre au moins deux fois ?

On devrait reconsidérer le mythe des 9 vies de Bastet et de ses fils.


Ce Shemsou n'avait aucune illusion sur les armes, la guerre, la violence. Il préférait pratiquer le noble art de la quiétude et laisser rouiller sa harpée dans une remise où l'on serrait les outils agricoles et le triste souvenir des anciennes batailles.


Les uns pensent que le futur est inquiétant. Pour les autres, le passé est lourd à porter. Le Fils de Hapou estimait que seul le présent est à prendre en considération. D'ailleurs, il n'existe rien d'autre à se mettre sous la dent.


Itineb, prêtre de Montou avait une peur bleue des taureaux.

Les petits oiseaux redoutent les attaques fulgurantes des rapaces.

Le pêcheur repousse avec sa perche les monstres abyssaux.

Isis peut être une hirondelle, un cobra, un scorpion, une vache et encore nous ne savons pas tout.

Les Egyptiens voyaient là une bonne raison pour être zoophiles, zoolâtres afin d'être bien vus des divinités de la Nature.


Il redoutait les fièvres malignes qui traînent pendant les jours épagomènes. Il supplia Sekhmet de l'épargner et couvrit de choses rares ses tables d'offrandes. La Lionne fit la sourde oreille puis finit par lui répondre : Mieux vaut avoir une bonne fièvre qu'une mauvaise haleine.

Les grands fauves repoussent souvent du couvercle.


Je me plongeais dans l'ivresse de l'écriture. Tracer les signes me mettait presque en transe. Je ne voulais ni expliquer ni comprendre. Je voulais en fait épuiser la réserve de calames que m'avait légué mon père avant de mourir. Il disait qu'un calame peut en cacher un autre et que Thot n'appréciait guère les scribes aux doigts pervers buvant l'eau destinée à la dilution des encres.


Je méditais sur ma mort.

Est-elle imminente ou lointaine ?

Viendra-t-elle du ciel, de la terre, de l'eau, du monde souterrain ?

Sera-t-elle verte ou violette ?

Planquée derrière son sycomore, Nout sera- t-elle au rendez-vous ?

Ma tombe sera-t-elle achevée ?

Le jour venu, j'aurai mieux à faire, je sortirai par une porte dérobée.

Je demanderai à Osiris de ne pas me prêter attention.

Je n'ai rien à faire de son attention.


Dans la brume matinale, je distinguais mal les contours de la montagne.

Je me disais que ça n'avait guère d'importance.

Erreur funeste car il était question de l'Horizon Akhet, la porte des grâces et des félicités.


Un monde perdu n'est plus à prendre en considération. Pourtant je ne pouvais me résoudre à croire que le Royaume de Pount était un mythe, une légende, le produit de nombreuses affabulations.

Quand je suis né, ma mère déclara : Tu es plus vieux que moi, peut-être parce que tu es un Pountite venu faire allégeance à Hor au terme de la migration.



Ce Sphinx devait être mort depuis des lustres car il ne restait que son squelette sur le sable et les effluves d'un parfum venu d'ailleurs.

Qui a osé prétendre que les Sphinx sont des créatures légendaires inventées par un mythographe en mal de reconnaissance ?

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