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Le temple familier et déconcertant

Le temple en Egypte est destiné à la célébration des rites, le lieu des fastes en faveur d'entités venues de mondes à la périphérie, en attente, à l'envers, sur d'autres versants, entre deux phases de manifestation, de surgissement.


La reconnaissance n'est pas immédiate et nécessite de longs travaux d'approche convergeant vers un dromos bordé de sphinx, d'arbres sacrés, de gardiens vigilants qui ne sont autres que des projections de nous-mêmes.

Chaque fois, l'instant des retrouvailles est bouleversant. La vision se voile, les poils se hérissent, le netjer se tient en embuscade.


J'ai investi le temple par capillarité. J'ai écarté les dangers de la mort psychique. Le vide s'est déployé quand j'ai posé les pieds dans la première cour à portiques.

Le temple rejette ceux qui y pénètrent en refusant de se laisser engloutir. Devant la porte du pylône, les rêves précèdent les mythes mais une fois franchi, le processus s'inverse. Les rêves ne sont rien d'autre que des souvenirs. Les mythes prennent en compte toutes les réminiscences.



Dans la seconde cour, je me dis : Je ne suis pas revenu car je n'étais jamais parti. Je n'ai rien perdu et je n'ai rien accumulé. J'ai gravi la montagne sans espérer trouver la tombe du dieu assassiné à plusieurs reprises. Une fois minéralisé, il a échappé aux griffes des séthiens.


Dans le temple, la précipitation est mortelle. Le desservant pressé meurt plusieurs fois avant d'atteindre les portes du naos. Il est alors un chasseur à l'affût sautant trop vite sue sa proie. Au terme du périple le bouleversement sera complet. J'accepte de mourir sans effroi à toutes mes illusions.

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