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LA TEMPÊTE

Giorgione est un peintre vénitien auteur de La Tempête, un des tableaux les plus énigmatique de la Renaissance. C'était un jeune homme au tempérament inquiet, sans doute frotté d'occultisme, fréquentant les officines où l'on imprime des traités d'alchimie, de spagyrie, d'astrologie. A trente ans, en 1510, il mourut de la peste parce qu'il s'acharnait à forniquer avec sa belle maîtresse atteinte de ce mal sorti de la gueule d'un diable de chrétienne obédience.

On sait peu de choses sur la vie de Giorgione dont on a recensé seulement une dizaine d'œuvres.

Il serait inhumé dans l'île- cimetière fortifiée de San Michele.


Il a peint La Tempête autour de 1505, dans ses dernières années.

Pour la première fois dans l'histoire de la peinture occidentale, le paysage n'est plus une toile de fond mais participe pleinement à la dynamique de la scène : une ville dans le lointain, deux colonnes brisées sur un autel, de grands arbres, une tour avec une coupole. Dans ce décor, une femme seulement vêtue d'un châle, assise sur un rocher, allaite un nourrisson. Séparé d'elle par un ruisseau, un homme debout semble l'observer. Ce n'est pas un soldat mais un berger ou un pèlerin tenant en main un long bâton. Bien malin celui qui pourra dire qui sont ces deux personnages plantés dans une Arcadie idyllique, en apparence seulement paisible car une tempête approche à l'horizon, comme en témoigne un éclair au-dessus de la ville.



Dans cette œuvre on assiste aux pérégrination d'un esprit dans les mondes subtils, oubliant les références chrétiennes, mythologiques ou allégoriques pour replacer la scène dans le domaine du Trismégiste. La femme demi voilée est la Mère Nature nourrissant le Pierre Philosophale. Le pseudo berger appuyé sur son bâton de marche est un adepte de la Science Sacrée.


Alors qu'il peignait la Tempête, Giorgione rencontra un marchand vénitien rentrant d'un long périple dans les Marches du levant et la Vallée du Nil.

Parmi les curiosités qu'il ramenait se trouvait une momie égyptienne, le corps embaumé d'un Mage ayant exercé ses talents sous le règne de Thotmès IV à qui il aurait appris à discourir avec les Sphinx.


Giorgione, fasciné par ce cadavre parfumé, s'entendit avec le marchand et l'échangea contre un tableau figurant trois philosophes à la riche vesture. L'un d'eux tient une équerre et un compas. L'artiste étudia la momie sous toutes ses coutures sans toutefois la débandeletter. Il découpa seulement un carré de lin pour arriver jusqu'à la peau du mage. Il en préleva quelques minuscules fragments qu'il mêla aux couleurs de sa palette.

On ne sait rien d'autre de ce singulier compagnonnage si ce n'est qu'avant de mourir l'artiste fit placer la momie dans une chapelle latérale de l'église San Stefano, reconnaissable à son campanile penché. Dans les chroniques de la Sérénissime, il est mentionné que la Mummia protégeait la cité des dévastations de l'aqua alta. On a vu là une allusion à la problématique du Sec et de l'Humide.


Tout alla bien jusqu'au jour où des malfrats appartenant à la mafia locale dérobèrent le corps parfaitement conservé. L'enquête de police, bien sûr, ne donna rien. Les autorités se souciaient peu de cette dépouille car elles ignoraient sa puissance.

A l'automne de cette année là, la cité des Doges commença à s'enfoncer dans les eaux de la lagune.

Quelques années plus tard, on retrouva la momie dans la collection privée d'un milliardaire californien. On la ramena à Venise mais il était trop tard, la cité était déjà aux 3/4 engloutie.

Le Mage exigea qu'on le ramène dans le royaume de Kemet où il coule désormais une éternité heureuse.



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