top of page
Rechercher

L'imprévisible est toujours envisageable

  • scakhepri
  • 1 août 2023
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 août 2023

IBI était le desservant d'un obscur petit netjer de l'oasis du Fayoum qu'il ne faudrait pas confondre avec le considérable Sobek. Il avait du mal avec ce netjer qu'il n'arrivait pas vraiment à définir et dont il avait fini par douter de l'existence.


Il vivait seul dans son enclos sacré, ce qui lui avait permis d'installer un modeste laboratoire alchimique où il poursuivait des recherches qui pourraient bien un jour se révéler considérables. En partant de la non-réalité d'une entité divine, on laisse ouverte toutes les portes et on peut envisager une action de l'homme sur la Nature.


Depuis l'époque prédynastique, il s'est passé dans le Fayoum des choses et des évènements troublants qui n'ont jamais vraiment trouvé d'explication, même pour un Kémitien porté sur le Surréel, plus amoureux des questions que des réponses.

Un colosse royal planté au milieu d'une île sur le lac changeait parfois de visage ou accomplissait un tour complet sur lui-même. Les sauriens de Sobek pouvaient disparaître pendant des années avant de revenir comme si de rien n'était. On disait qu'ils se mettaient en état d'occultation dans le Labyrinthe du roi Senouseret, un prêtre-roi qui n'ignorait rien de la Magie liée aux reptiles.


Le Fayoum est une terre fertile. IBI avait consacré beaucoup de temps à l'étude des fleurs, à leurs vertus thérapeutiques et à leur distillation. Il avait mis au point des parfums qui permettaient d'échapper aux contingences du temps et de l'espace. Personne ne se doutait de rien, même le tout puissant souverain des Deux Terres dont le Fayoum était le jardin secret.



IBI n'avait pas d'amis mais quelques voisins vivant dans des huttes de roseaux sur les rives du Lac. C'étaient des pêcheurs qui venaient se faire soigner chez lui quand ils étaient mordus par un silure.

Comme tous les prêtres de Kemet, il ne consommait pas de poisson. Il posait sur les tables d'offrandes des œufs d'oiseaux sauvages ou des pierres singulières trouvées dans le désert de l'Ouest.


Une nuit, IBI reçut la visite d'un scribe royal séjournant dans le palais de la reine Tiyi construit au bord du Lac. Il lui donna des conseils sur la récolte de la rosée, lui révéla le nom secret des fleurs et l'aida à améliorer son athanor. Il le félicita pour sa patience, sa perspicacité, sa discrétion, l'assura de son affection et de sa protection. En partant, il glissa dans sa main gauche trois scarabées en or mussif qui le guideraient sur les lieux du miracle que fréquentent uniquement les dieux d'essence chymique.

 
 
 

Σχόλια


bottom of page