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Fraternité avec le monstre

  • scakhepri
  • 24 juin
  • 1 min de lecture

A fixer trop longtemps le monstre qu'on veut combattre, on le devient.

Mircea Eliade.


Quand je lui posai ma première question, l'Oracle répondit :

Je veux mourir.

J'avais oublié que je n'avais droit qu'à une question.

L'Oracle, lui, pouvait éructer une cascade de réponses dont il restait à décrypter le sens.

Peut-être s'agissait- il seulement de tout remettre dans l'ordre sans oublier que les divinités facétieuses nous tendent des pièges, des chausse-trappes, nous orientent sur de fausses pistes ou des discours aussi fragiles que les rêves.


Le reflet de ton visage risque de se pétrifier dans ce miroir que l'on place devant les lèvres des agonisants pour vérifier qu'ils respirent encore.

Dans la Nature, les simulacres s'enchaînent mais nous pouvons les remplacer par des amulettes en ivoire d'hippopotame.

Chaque heure qui passe nous rapproche du paroxysme de l'extase, du point culminant de l'orgasme.


Sa voix était à peine audible. Je devais faire de sérieux efforts pour ne rien perdre de son discours :

Tu habites à l'intérieur de toi. N'oublie pas de laisser les portes ouvertes mais peut-être que c'est ta maison qui t'habite. Mourir, c'est changer de maison. Le palais peut devenir une masure.


Il faut se résigner à vivre dans un monde qui n'est pas fini et continue à engendrer des monstres destinés à produire de l'intranquillité. Il se dessèche celui qui refuse de fraterniser avec le monstre . Pactiser avec lui évite de l'affronter sans pour autant sombrer dans la léthargie. Fascinant est le monstre qui sort de ses limites pour investir ce qui n'existe pas encore.

Ne pense pas aujourd'hui comme hier.



 
 
 

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