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Expérience intérieure en Abydos

Qu'est- ce que l'Egypte ?

Un royaume où l'on perd les dernières bribes de son sens de l'orientation.

Où se trouve l'entrée de l'Osireion ?

Dans la cave d'une boutique du Souk de Sohag.

Je suis envahi par l'immense chagrin de celui qui retrouve son maître assassiné.

Un meurtre, une trahison, un destin aberrant et la fin de la trajectoire dans une île souterraine cernée d'eaux croupissantes depuis que le monde est devenu impur.



Abydos est le lieu où commence et où s'achève la souffrance, où se célèbrent des rites incompatibles avec les approximations, les divagations incontrôlées. Dans cet espace gardé par des Loups divins rien n'est jamais terminé, les heures du jour et de la nuit s'entremêlent.


Le bâton de marche en main, je me disais : Je ne retrouverai jamais ma maison parce que je n'ai plus besoin d'elle. Dissimulée dans le reliquaire, la tête coupée va répondre aux questions que je ne m'étais pas posées.

On ne traverse pas sans risques le cénotaphe du roi Séthi. J'étais là quand furent mis en place les dépôts de fondation. Les hiéroglyphes sur les murs apaisent les dissensions internes. Certains ont été gravés ici pour la première et la dernière fois, signatures d'une divinité plus ancienne que sa mère, antérieure aux démiurges désentravés des plus pervers des égarements.


On n'entre pas en Abydos à visage découvert. On devient un autre à l'instant où l'on pose le pied dans cet enclos divin. Il ne reste rien des anciennes structures, des données immédiates de la conscience, toutes les chances sont données à l'imprévisible. Rien de rassurant ici. Je dois apprendre à marcher au bord de la falaise en attendant de me jeter dans le Vide Hotep.


Les Esprits d'Abydos pratiquent aujourd'hui encore des rites qui sont passés à travers le miroir après avoir traversé de longues périodes de décantation. Il existe des Abydéniens de souche et des Abydéniens d'adoption. Ils ne pénètrent pas dans l'île par les mêmes portes.


Le Premier Prophète avoua qu'il ne savait rien sur Osiris et qu'il ne pouvait éclaircir les données essentielles du mythe. Rien d'autre qu'un silence récurrent pendant que le salpêtre se dépose sur les signes abandonnés par Djéhouty.


J'ai trouvé le dieu vert et noir quand je ne l'ai plus cherché. Il était couché dans un champ de blé. Les épis dansaient dans le vent du sud.

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