Metjetjy étudiait les animaux, les serpents qui ondulent à midi, les chats patrouillant la nuit, les oiseaux qui volent pendant les 12 heures du jour et les 12 heures de la nuit. Il connaissait aussi très bien ces créatures qui hantent les mythes, accompagnent les Héros et font tout pour rester intrigantes en passant inaperçues. Les naturalistes les classent parmi les animaux légendaires. Metjetjy préférait ceux qui étaient sortis depuis longtemps des circuits habituels de la pensée. Il était persuadé que nous partagions avec eux des souvenirs communs, des visions dont nous devions saisir l'opportunité.
Dans les écrits de l'époque Prédynastique, proches de la Tradition pountite et dans les rêves du petit matin, nous côtoyons , parfois de manière très sensible, des créatures dont le regard et l'odeur nous fascinent et réactivent la nostalgie du monde d'avant.
Il arrive qu'un de ces êtres se manifeste de façon très visible comme celui qui apparut dans la salle d'audience royale emplie d'ambassadeurs étrangers, de plénipotentiaires et de prêtres de haut rang. Tous l'attribuèrent au pouvoir magique de pharaon et par conséquent ne prirent pas au sérieux cet épisode qui aurait émerveillé un enfant.
Le propre des entités magiques est de laisser croire qu'elles n'existent pas ou seulement de manière alternative ou dans les moments où l'on échappe à l'ennui de vivre. Le Jb engrange des informations mais rechigne à les restituer ou alors dans le désordre comme dans ces rêves dont on tente au réveil de reconstituer les épisodes. Encore heureux s'il reste des bribes de discours, des feulements, le timbre d'une voix entendue autrefois.
Metjetjy avait un chat particulièrement futé qui, parfois, ramenait à la maison de singulières formes de vie qui s'installaient dans les zones khaïbit de la demeure et semblaient ne rien faire d'autre qu'attendre le moment propice. Le petit félin les surveillait du coin de l'œil et leur donnait des conseils pour assurer leur autonomie magnétique.
Metjetjy vivait dans un parfait silence et se déplaçait le moins possible à l'intérieur de la maison. Il ne voulait pas effaroucher ses locataires exceptionnels, leur assurer une existence paisible, les maintenir de bonne humeur pour qu'ls bénéficient d'un AKH chaque jour un peu plus radiant.
Nous sommes les résidants d'un monde qui ne nous appartient pas à cause de problèmes d'ajustements. Nous vivons au même moment sur des plans de manifestations aléatoires.
Les derniers mots de Metjetjy : Les choses évoluent de manière très lente puis, un jour, survient un cataclysme. Il faut alors rebattre toutes les cartes et réciter à l'envers les incantations magique de Ptah et de Sekhmet.
Pour cette raison, Metjetjy se fit inhumer à Rosetaou, la nécropole de Men Nefer, un incroyable lieu de manifestations d'étrangetés non répertoriées. Je n'ai jamais cessé de m'inquiéter pour lui tout en restant très envieux de son audace.
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