Je suis là, maintenant, à la pointe sud de l'île dans le temple de Djebakherou, spectre noir teinté d'or dans la conflagration du monde.
Les eaux montent et se multiplient sans jamais diminuer de vertu.
Je suis seul, arraché à l'Orient, entouré de mes cendres.
Je suis droit pour sortir de la non-existence dans le grand double nid abandonné d'Iounou.
Le Volatil va se lever dans la Pierre fixe et la rendre brillante dans la gloire du Soleil levant.
J'ai vu passer les siècles et les étoiles mourir dans le ciel.
J'ai semé dans les champs de Kemet la graine d'halalidge et le mirobolan.
La mort est ma passion, je cesse de vivre par la mort, je renais dans la vie.
Les eaux furieuses vont s'embraser pour libérer la quintessence.
Rouge Tefnout, viens te poser sur mes ailes et voler avec moi au-dessus des flots.
Il me plaît que l'Artiste soit dissout contre moi.
Il sera le témoin de tous les âges du monde.
Il verra les âmes dorées du Siècle d'or et d'argent.
Bel orfèvre ciselant un arc-en-ciel d'incarnat et d'azur.
Compagnon, travaille pour devenir phoïnix, sans t'étonner, comme les ignorants, que la myrrhe soit au creux de ton cadavre. Il se fait un grand feu tout plein d'épices. La Nature ne serait pas si elle ne savait pas mourir.
Je suis la forme commune que Nature reforme en chaque unité,
Forme qui serait perdue, qui l'autre vivre ne laisserait.
Contre la mort, il n'est que le Benou-Phénix,
Parce que seul il va de Mort à Vie.
merci cher Monsieur Lachaud, comme me le disait ma plus jeune soeur, chaque page est un cadeau qu'on n'a jamais fini d'ouvrir. Oupouaout