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Bâtons magiques

Depuis la Préhistoire, les sceptres que brandissent les rois, les mages, les chamanes, sont des bâtons ou des cannes magiques. Instruments du miracle, ils sont sacrés et dotés d'un pouvoir mystérieux. Liés aux déplacements magiques, leur usage est rituel, leur nature ignée et lumineuse. Ils mettent en relation les courants telluriques et célestes, les forces psychiques de l'inconscient et les connaissances spirituelles de celui qui les manipule.

Objets tabous, il est interdit de les toucher ainsi que tous les autres regalia liés à la fonction royale ou magique comme les couronnes, armes, vêtements, bracelets, colliers ou sandales que Sa Majesté reçoit lors de son intronisation.

On peut lire dans le Livre des Morts : Je suis devenu un être lumineux, un bâton d'or est dans ma main.

D'autres passages du même livre précisent qu'ils sont des marques d'autorité, des auxiliaires de la marche et des moyens de défense dans l'empire invisible.

La langue égyptienne compte plus de 70 mots pour distinguer les différents sceptres et bâtons.

Nous allons étudier plus en détail l'un des plus important et des plus souvent figuré dans l'iconographie : le sceptre WAS - ouas –


Vous le voyez ici entre les mains d'un roi appartenant à la galerie des Ancêtres inscrite dans un couloir du temple-cénotaphe de Séthi en Abydos.

Il s'agit bien d'un roi portant le manteau long de la fête du Heb Sed, le cobra royal au front, la barbe divine. Il est pieds nus et marche à l'intérieur d'un téménos figuré par le cartouche qui entoure d'ordinaire les noms royaux.


Le Was est un long sceptre composé de trois parties : le bâton lui même avec à son sommet une étrange tête qui est peut-être celle d'un animal séthien.

On a aussi parlé d'une tête d'oiseau comme la huppe.

Curieusement, le Livre des Morts précise que ce bâton est en os d'oiseau.

A la base, il se dédouble en une petite fourche évoquant le bâton des charmeurs de serpents.

Seuls les dieux, les rois et les reines le brandissent. Il est le symbole même de la puissance divine et royale qui canalise les différentes énergies pour les mettre au service de l'Ordre de Maât. Was suppose le maintien d'un état qui ne peut tomber en ruines.


Ouas est, depuis le début de l'ère pharaonique, un idéogramme utilisé pour écrire le mot puissance, force.

L'association ankh-ouas est un synonyme de lait, soit une allusion au liquide nourricier et aux émanations solaires. Tous les dieux ont un pouvoir de création mais qui dit création dit aussi apparition du mal, ce qui explique la présence de la tête séthienne. Mal doit être ici compris comme forces antagonistes. Le roi de Kemet exerce sa domination sur la vallée du Nil mais aussi sur le désert et ses habitants séthiens.

C'est à l'aide d'un sceptre Was que Seth tua son frère Osiris. Le pouvoir de la vie et de la mort est entre les mains des mêmes entités divines.


Jacques Vandier, dans son étude de la religion égyptienne, note : Le sceptre was qui sert d'enseigne au nome thébain restera toujours pour nous une énigme.

Waset est d'ailleurs le nom de la capitale égyptienne du Nouvel Empire, nommée autrefois Thèbes et aujourd'hui Karnak ou Louxor.


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